CSDHI – Le Comité de Soutien au Droits de l’Homme en Iran a organisé le mardi 19 janvier, une rencontre avec la presse à Paris sur le thème : « Les Droits humains en Iran sous la présidence d’Hassan Rohani », une semaine avant la visite à Paris du président iranien.
Lors de cette rencontre, M. Tahar Boumedra, directeur du bureau des droits humains de la Mission d’Assistance des Nations-Unies pour l’Irak (MANUI) jusqu’en 2012, est intervenu. Cet ancien directeur régional de Penal Reform International pour le Moyen-Orient, est auteur du récent rapport sur l’Iran intitulé « La situation des droits humains en Iran, un défi pour le droit international » publié par le CSDHI.
Tahar Boumedra a attiré l’attention sur les textes de la constitution iranienne et le Code pénal qui « légalise l’application de la peine capitale même aux mineurs. » La vie des citoyens iraniens, la vie humaine n’est pas considérée comme sacrée et n’est pas protégée par les déclarations de droits de l’Homme, car la charia en vigueur subroge le droit international et celui des droits humains.
Le président “modéré” a doublé le nombre des exécutions depuis son accession au pouvoir il y a deux ans (2000 exécutions). Les violations des droits humains sont en constante croissance. Rien n’a changé. La modération prétendue est un artifice destiné à berner les démocraties occidentales pour décrocher des contrats qui servent à financer l’exportation de l’intégrisme et à maintenir la théocratie en place, a expliqué M Boumedra.
Dans ce contexte on peut se poser la question sur les raisons pour lesquelles les entreprises occidentales et notamment françaises sont si impatientes de se précipiter pour signer des contrats en Iran.
« Les racines de cette nouvelle passion iranienne puisent leurs sources dans la crise économique mondiale de 2008. Chaque État occidental veut sa part du gâteau iranien perçu comme un antidote à la récession. Mais comment peut-on marchander les droits humains fondamentaux pour des intérêts économiques à très court terme, car leur viabilité n’est pas fondée », a-t-il ajouté.
Paris est la capitale de la liberté, la capitale des droits humains, de la femme, des enfants. Elle ne doit pas renier son identité pour quelques contrats juteux qui financent l’exportation du terrorisme dans le monde entier.
« Dans une société démocratique comme la France, il est du devoir de la presse et des citoyens de dénoncer la venue d’un chef d’État de dictature, un régime qui ne se contente pas d’exercer sa violence contre son propre peuple, mais qui fait de l’exportation du terrorisme dans le monde (Irak, Syrie, Liban, Afghanistan, Afrique…) un pilier de sa constitution » a conclu M Boumedra.