CSDHI – Sur le magazine AJ, l’essayisteBertrand Delais revient sur le mandat présidentiel de Rohani en Iran en recadrant son bilan. « Le régime a eu très peur lors du Mouvement vert en 2009 et a considéré que l’élection de Rohani était le seul moyen de pérenniser le système. Ce dernier peut-il se changer de l’intérieur ? Je ne le pense pas », affirme-t-il.
« Le régime veut simplement faire taire une partie de la défiance intérieure. Le calcul du Guide et des Pasdaran est très simple : l’Iran souffrant énormément de l’embargo qui pèse sur lui, il fallait faire entrer des investissements, relancer la machine économique dont une partie des ressources avait été ces dernières années allouée à des dépenses militaires et géostratégiques. Il manquait structurellement au pays 80 milliards de dollars par an, soit 400 milliards de dollars sur cinq ans. On estime aujourd’hui que, sur la première année, les investissements permis par la levée des sanctions seront de l’ordre de 35 à 40 milliards de dollars. Autrement dit, la moitié du chemin a été faite ».
» Rohani est à la fois la marionnette du Guide qui rend l’Iran acceptable alors que les exécutions ne sont pas moins nombreuses. Mais il est parfois lui-même victime de ce conservatisme. L’Iran est actuellement en pleine période de campagne électorale à quelques semaines d’un scrutin législatif. Rohani a vu plusieurs de ses candidats, issus de l’aile un peu plus moderne des conservateurs, être retoqués par les Pasdaran. On peut y voir un conservatisme religieux.
« Mais il y a autre explication. Un système clientéliste s’est installé dans le pays. Depuis quelques années, les emplois protégés sont réservés aux proches des Pasdaran. Si vous êtes un proche ou un relais des Pasdaran, vous avez accès à des paraboles qui fonctionnent, à des prêts garantis par des banques d’Etat. Rohani considère qu’un système aussi sclérosé est condamné et qu’il devient urgent d’irriguer à nouveau les classes moyennes supérieures pour remettre de l’argent dans le circuit. »
Bertrand Delais a écrit L’étrange monsieur Rohani, retour sur les premières années d’un magicien aux éditions Les Presses du Midi
Rohani est à la fois la marionnette du Guide qui rend l’Iran acceptable alors que les exécutions ne sont pas moins nombreuses. Mais il est parfois lui-même victime de ce conservatisme. L’Iran est actuellement en pleine période de campagne électorale à quelques semaines d’un scrutin législatif. Rohani a vu plusieurs de ses candidats, issus de l’aile un peu plus moderne des conservateurs, être retoqués par les Pasdaran. On peut y voir un conservatisme religieux.
Mais il y a autre explication. Un système clientéliste s’est installé dans le pays. Depuis quelques années, les emplois protégés sont réservés aux proches des Pasdaran. Si vous êtes un proche ou un relais des Pasdaran, vous avez accès à des paraboles qui fonctionnent, à des prêts garantis par des banques d’Etat. Rohani considère qu’un système aussi sclérosé est condamné et qu’il devient urgent d’irriguer à nouveau les classes moyennes supérieures pour remettre de l’argent dans le circuit.