CSDHI – Réunis sur la Place Denfert-Rochereau à Paris, les manifestants se sont regroupés ce 28 janvier au pied du Lion de Belfort. Ils étaient venus en masse pour dénoncer la venue en France d’Hassan Rohani, « le président de 2000 d’exécutions en Iran ».
Un nombre impressionnant de femmes et de jeunes formaient les rangs. D’anciens prisonniers politiques et des familles des détenus étaient présents. La plupart arboraient gilets, écharpes, bonnets ainsi que ballons et pancartes jaunes. Le jaune, symbole de «protestation » disaient certains, couleur de « l’espérance » avançaient d’autres.
Après l’intervention de nombreuses personnalités françaises et européennes apportant leur soutien à la résistance iranienne et à son programme pour un Iran démocratique annoncé par sa présidente Maryam Radjavi, la très courageuse Marzieh Babakhani a pris la parole. C’est l’une des opposantes qui s’est immolée par le feu en juin 2003 pour protester contre l’arrestation de Mme Radjavi suite à la rafle opérée par des centaines de policiers français au siège de la résistance à Auvers-sur Oise. Son corps garde encore les traces de cet acte par lequel elle a averti le monde du marchandage politique et commercial immoral entre le régime des mollahs et le gouvernement Chirac.
La voix de Marzieh raisonnait sur la grande place et dégageait cette détermination sans faille qu’on trouve chez les innombrables femmes membres de l’OMPI, des musulmanes pratiquantes fermement opposées à l’intégrisme islamiste et qui luttent depuis près de quarante ans sans relâche pour un Etat démocratique et surtout laïc en Iran. Un grand nombre d’entre elles y ont laissé leurs vies ou comme Marzieh leur santé.
Le cortège s’est préparé à entamer la marche vers l’esplanade des Invalides. Une dizaine par rang, décidés, pleins d’énergie, visages fermes mais souriants. Confiants dans leur combat, ils brandissaient pancartes, tableaux, photos…
Aux premiers rangs du cortège, après les personnalités, un carré consacré aux martyrs de la résistance. Nous portions outre le drapeau iranien avec l’emblème de lion et du soleil, les photos des victimes de la répression et notamment des détenus politiques récemment exécutés.
Nous avancions en nous regardant, contents d’être ensemble, en ce moment. Nous marchions en nous tournant de temps à autre, impressionnés par cet imposant défilé jaune qui progressait avec dignité.
Arrivés à Montparnasse, de nombreux passants n’ont pas hésité à exprimer leur sympathie après avoir entendu les slogans et les raisons de cette manifestation.
Une dame nous a interpellés boulevard des Invalides. Larmes aux yeux, elle compatissait avec les familles des victimes, disant qu’en tant que Française, elle refusait que les dictateurs « salissent » le sol de son pays.
En cette période d’état d’urgence sur tout le territoire suite aux attaques terroristes à Paris du 13 novembre, le message a été dit haut et fort : « Non à l’accueil, dans le berceau des droits humains, du président des mollahs sanguinaires qui ont été les premiers à propager l’islamisme terroriste au Moyen-Orient.»
L’esplanade des Invalides est apparue. La marée jaune qui l’envahissait rappelait le magnifique soleil d’Iran.