CSDHI – A la veille du 1er mai, une équipe de la chaine d’opposition iranienne Sima-ye-Azadi (le visage de la liberté) a fait des interviews d’enfants qui travaillent en Iran. La crise aigüe et la misère noire qui accable l’Iran sous le régime des mollahs contraignent nombre de familles à faire travailler leurs enfants pour survivre. Un témoignage recueilli en avril à Téhéran.
– Bonjour gamin, quel âge as-tu ?
– 12 ans
– tu vas à l’école ?
– Oui
– A quelle école ?
– L’école de la rue Vali-Asr (à Téhéran), l’école Ressalat.
– Pourquoi tu travailles ?
– Ben la situation économique à la maison n’est pas bonne, c’est pour ça que je travaille.
– Tu dois payer pour l’école ?
– Oui, il faut donner des sous.
– Tu travailles combien d’heures par jour ?
– Je travaille 4 heures par jour.
– Et tu gagnes combien ?
– 25 tomans par jour (moins d’un centime d’euro)
– C’est pour toi ou pour ta famille ?
– Je donne tout à ma famille.
– Est-ce que tu as aussi un autre travail ?
– Oui.
– Depuis combien de temps tu travail ?
– ça fait environ deux ans.
– Comment ils sont les gens avec toi ?
– Pas mal, c’est pas mal.
– Qu’est-ce que tu manges dans la journée ?
-Des pâtes, des œufs.
– C’est arrivé que tu aies envie de manger quelque chose mais qu’il n’y en ait pas ?
– Ah oui, du poulet !
– Quand tu seras grand qu’est-ce que tu aimerais faire ?
– Juge
– Pourquoi juge ?
– Pour défendre les droits des autres.
– A ton avis pourquoi il y a des gens avec des voitures de riches et des enfants comme toi qui doivent travailler du matin jusqu’au soir ?
– Parce que leurs parents et leur famille sont riches. Mais nous on est pauvres.
On estime à 2,5 millions les enfants de moins de 15 ans qui travaillent en Iran. Le travail des enfants est un critère de pauvreté de la société. Ces enfants sont mal nourris, maltraités, mal payés. Ils perdent leurs dents, grandissent mal et vieillissent avant l’âge.