CSDHI – Les articles de presse et la pub cartonnent en ce moment sur l’Iran comme destination de tourisme à ne pas manquer, brossant des paysages – vraiment – grandioses, une culture d’une – véritable – richesse et un peuple – absolument – accueillant.
Pour tous ceux qui sont en mal de sensations en raison d’une absence aiguë de valeurs humaines, il ne faut surtout pas s’en priver. Le voyage en vaut la peine … de mort.
Ce mois de novembre connait son lot d’horreurs si caractéristiques à l’Iran des mollahs. Les touristes n’auront qu’à choisir, les agences peuvent leur préparer un parcours d’enfer.
Depuis le 1 novembre, on compte 22 exécutions, dont une publique à Chiraz le 9 novembre. Toute fraîche, donc. La capitale culturelle de l’Iran sait offrir de nouveaux spectacles. Si l’on cherche à découvrir la seconde ville du pays, Machad, on ne sera pas déçu puisqu’elle propose des exécutions collectives, comme celles de six condamnés à la fois le 6 novembre. Harmonie des chiffres.
Téhéran, la capitale actuelle, n’est pas en reste. Elle a été le théâtre cette semaine d’un châtiment bien cruel à la mesure de l’image de la dictature intégriste : un condamné a eu les deux yeux brulés à l’acide par un médecin-bourreau en présence d’un juge. Modernité.
D’un point de vue social, les femmes qui souhaitent abolument un dépaysement seront ravies de laisser leur identité et leur humanité à la frontière. Elles découvriront ainsi les joies de la ségrégation sexuelle dans les transports en commun, les administrations, les parcs, les cafés, et tout un tas d’endroits auxquels elles n’auraient jamais pensé. Surprise, surprise. Si l’envie leur prend d’enfourcher un vélo, ce sera possible, mais en privé, dans un appartement. C’est désormais interdit aux femmes.
Et puis délice des délices, elles se pareront des plus beaux voiles – obligatoire – sur la tête pour éviter les patrouilles du vice qui le leur imposeront avec un coup – aussi sur tête – une amende, une insulte, ou même un tour au poste. Si le fameux voile tombe alors qu’elles conduisent une voiture de location, elles auront la chance de se la faire confisquer – la voiture, pas la chance.
Pour tous ceux qui ont le goût du risque et du mépris des souffrances des Iraniens, à qui le régime des mollahs répète à l’envi qu’il peut les réprimer parce que les touristes s’en moquent, un voyage en Iran leur est vivement recommandé. Il faudrait, pour aller jusqu’au bout du rêve, demandé à l’agence d’organiser un tour passant absolument devant une pendaison publique, une rafle de jeunes, ou une séance de fouet dans la rue. De quoi ramener des souvenirs marquants pour le reste de leurs jours.
Et puis qu’ils ne s’inquiètent pas, s’ils ne peuvent y aller en novembre, décembre sera lui aussi riche en violations des droits humains.