AFP – Les Etats-Unis ont réclamé mercredi la libération de trois Irano-Américaines retenues de force en Iran, dont l'une a été incarcérée à Téhéran, protestant contre le "harcèlement" dont elles sont victimes de la part du régime.
"Nous voulons qu'elles puissent retrouver leur famille" aux Etats-Unis, a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.
"Il y a eu beaucoup de questions dans les médias sur les raisons pour lesquelles plusieurs personnes sont victimes de harcèlement de la part du régime iranien", a-t-il ajouté. "Je ne les connais pas, mais cela donne une idée du régime auquel nous avons affaire".
Le Washington Post et le New York Times ont rapporté mercredi que Haleh Esfandiari, une universitaire disposant de la double nationalité iranienne et américaine, avait été arrêtée mardi à Téhéran et incarcéré à la tristement célèbre prison d'Evin, où sont emprisonnés les détenus politiques.
Mme Esfandiari, qui dirige le programme d'études sur le Moyen-Orient au Woodrow Wilson International Center for Scholars, à Washington, vit aux Etats-Unis depuis plus de 25 ans. Elle s'était rendue fin 2006 en Iran pour rendre visite à sa mère, gée de 93 ans, mais n'a depuis pas été autorisée à quitter le territoire iranien.
Par ailleurs, selon le Washington Post, une journaliste de la radio officielle américaine en farsi Radio Farda, Parnaz Azima, arrivée en Iran en janvier également pour voir sa mère malade, n'a depuis pas été autorisée à quitter l'Iran. Le journal ne fait pas état de son arrestation.
Une troisième femme disposant de la double nationalité, qui refuse d'être identifiée, est retenue en Iran dans les mêmes conditions, a ajouté le quotidien américain.
Mmes Esfandiari et Azima "sont toutes deux grand-mères", a souligné M. McCormack. "Je ne vois pas ce que le gouvernement iranien a à craindre de ces personnes".
Le porte-parole a indiqué que le département d'Etat aiderait les familles de ces Irano-Américaines, mais il a laissé entendre que l'administration américaine agirait discrètement, par souci d'efficacité.
"Je dirai simplement que nous travaillons en étroite coopération avec les familles et que nous voulons faire ce qui est le plus efficace pour que ces personnes rentrent et retrouvent leur famille", a-t-il déclaré.
"Ce sont des personnes qui ne menacent pas le peuple ou le gouvernement iraniens", a poursuivi M. McCormack. "Elles ont fait de multiples allers-retours entre les Etats-Unis et l'Iran. Si le régime souhaite harceler ces personnes innocentes, cela donne donc une idée du genre de gouvernement auquel nous avons affaire", a-t-il conclu.
L'Iran tolère mais ne reconnaît pas officiellement la double nationalité.