Amnesty International a appelé à la libération immédiate d'une journaliste et militante pour les droits des femmes ainsi qu'environ 200 autres personnes.
Mahboubeh Karami est actuellement détenue dans le quartier féminin de la prison d'Evin, à Téhéran. Selon la Campagne pour l'égalité, une organisation de défense des droits des femmes, elle a téléphoné à sa mère, Sedigheh Mosaebi, le 25 juin. Elle lui a indiqué qu'elle avait été transférée de la section 209 (qui dépend du ministère du Renseignement) au quartier féminin de la prison d'Evin et qu'elle était détenue dans une cellule avec quelque 25 autres femmes arrêtées le même jour qu'elle.
D'après sa mère, Mahboubeh Karami, qui est membre de la Campagne pour l'égalité, a indiqué qu'environ 90 femmes avaient été arrêtées le 13 juin, et que la plupart, comme elle, n'avaient rien à voir avec la manifestation organisée dans le parc Mellat, à l'origine de ces arrestations massives, mais qu'elles avaient étaient maltraitées par des agents des forces de sécurité et placées en détention. Certaines avaient été libérées, tandis que d'autres s'étaient vu fixer une caution pour leur libération. Mahboubeh Karami a informé sa mère qu'aucune décision n'avait encore été prise dans son cas. Elle a précisé que toutes les femmes arrêtées avaient été accusées d'« agissements contre la sécurité nationale ».
Dans une interview accordée le 21 juin au site web iranien Feminist School, qui est consacré aux questions touchant les femmes, Sedigheh Mosaebi a déclaré que sa fille l'avait appelée deux fois depuis son arrestation. La première fois, Mahboubeh Karami s'était enquise d'une opération que sa mère avait subie, et la seconde fois, elle avait indiqué qu'elle était interrogée au sujet des activités qu'elle menait dans le cadre de la Campagne pour l'égalité. Sedigheh Mosaebi s'est rendue à la prison d'Evin afin de prendre des nouvelles de sa fille et a fini par apprendre que celle-ci était détenue à la section 209.
Les manifestants du parc de Mellat protestaient contre l'arrestation, le 11 juin, d'Abbas Palizdar, qui avait accusé plusieurs hauts responsables iraniens de corruption financière dans des discours prononcés en mai dans des universités de Hamedan et de Chiraz. Cet homme faisait partie d'un Comité parlementaire d'enquête judiciaire et de réexamen qui avait enquêté sur le pouvoir judiciaire. Lors d'une autre manifestation qui s'est déroulée à Meched, au moins 230 personnes auraient été arrêtées. On ignore ce qui leur est arrivé depuis lors. Le 27 juin, l'organisation Défenseurs des droits humains en Iran a annoncé qu'environ 80 femmes âgées de seize à soixante ans qui avaient été arrêtées à la suite de la manifestation du parc Mellat étaient toujours détenues.