CSDHI – Amnesty International a appelé mardi les autorités iraniennes à admettre des observateurs internationaux au procès des personnes arrêtés après les manifestations contre l'élection présidentielle contestée, que l'organisation a qualifié de "procès-spectacle".
"Le procès en cours à Téhéran ne semble qu'être un +procès-spectacle+ par lequel le leader suprême et ceux qui sont autour de lui cherchent à enlever toute légitimité aux récentes manifestations de masse largement pacifiques", a souligné la directrice de l'organisation Irene Khan.
Le but du procès de plus de 100 personnes détenues au lendemain des élections présidentielles du 12 juin était de "convaincre une communauté internationale très sceptique que Mahmoud Ahmadinejad avait été réélu de façon équitable pour un deuxième mandat", a-t-elle observé.
"Il est par conséquent vital qu'il y ait une présence internationale là bas pour observer la procédure de ce procès et défendre les droits des accusés, et j'appelle les autorités iraniennes à l'autoriser", a-t-elle poursuivi.
L'Iran a répliqué fermement cette semaine aux critiques occidentales envers les procès, en affirmant qu'il combattrait toute "intervention étrangère" dans ses affaires intérieures.
L'Iran a inculpé quelque 110 personnes pour leur participation aux manifestations, dont une universitaire française, Clotilde Reiss, et deux employés locaux des ambassades française et britannique.
Pour Mme Khan, les images du procès à la télévision publique iranienne, qui montrent certains accusés faire des aveux ou s'excuser "a accentué les craintes que nombre d'entre eux aient été torturés ou aient subi de mauvais traitements après leur arrestation ou aient fait de telles déclarations à la cour sous la contrainte".
"Selon des proches, certains ont visiblement perdu du poids au cours des semaines pendant lesquelles ils ont été incarcérés en vue de leur procès, tandis qu'ils n'avaient pas accès à un avocat ou à leur famille", a-t-elle souligné.