Amnesty International, action urgente, 21 mai – Jafar Kazemi est connu désormais pour faire partie des six hommes risquant d'être exécutés en Iran pour leurs liens présumés avec l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), un groupe interdit. Dans certains cas, ces liens peuvent se limiter à des contacts avec des parents liés à l'OMPI. Les six peuvent être exécutés à tout moment.
Le procureur de Téhéran a annoncé le 15 mai que les condamnations à mort de Jafar Kazemi, Mohammad Ali Haj Agha’i, Mohammad Ali Saremi (ou Sarami), Abdolreza Ghanbari (ou Qanbari) et le père et le fils, Ahmad et Mohsen Daneshpour Moghaddam, ont été confirmées par la Cour d'appel après avoir été reconnus coupables de moharebeh (guerre contre Dieu) en ce qui concerne leurs liens présumés avec l'OMPI. Il a également déclaré qu’ils ont tous les trois demandé un pardon. Deux femmes, Motahareh (Simine) Bahrami et Rayhaneh Haj Ebrahim, et un autre homme, Hadi Gha'emi, ont eu leur condamnations à mort commuées en peines de prison. Mohammad Amine Valian a été acquitté de moharebeh en appel et sa peine commuée en réclusion et au paiement d'une amende.
Jafar Kazemi est également soupçonné d'avoir été reconnu coupable de « propagande contre le système». Il a été accusé d’avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales de masse en septembre 2009, mais pas d’avoir commis d’actes violents.
Mohammad Ali Haj Agha’i serait accusé de délits similaires.
Mohammad Ali Saremi serait détenu depuis 2007 pour avoir parlé dans une manifestation commémorant les exécutions sommaires de milliers de personnes dans les prisons iraniennes en 1988. Il a été condamné à mort en décembre 2009 pour avoir prétendument été membre de l'OMPI.
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
Jafar Kazemi aurait été interrogé par les forces de sécurité pendant des mois, et soumis à des pressions pour faire une "confession" télévisée, qu’il a refusée. Le 26 avril 2010, il a appris que sa condamnation à mort avait été confirmée par la cour d'appel. Son avocat, qui a eu un accès limité à son client, a demandé que le chef du judiciaire procède à une révision extraordinaire. L'exécution peut se faire à tout moment si cette demande est acceptée. Jafar Kazemi avait déjà été emprisonné pour avoir adhérer à l'OMPI dans les années 1980 ou 1990.
L’enseignant Abdolreza Ghanbari, âgé de 42 ans, a été arrêté dans les manifestations de l’Achoura dans lesquelles il est accusé d'avoir participé. Il est détenu à la section 2A de la prison d'Evine, qui est sous le contrôle de gardiens de la révolution, il a été jugé le 30 janvier et a fait des « aveux » que l’on pense avoir été faite sous la contrainte.
Ali Saremi (ou Sarami), âgé de 62 ans, a un fils dans l'OMPI qui vit à la Cité d'Achraf, en Irak, auquel il a rendu visite. Ali Saremi a passé 23 ans en prison pour ses activités politiques avant et après la Révolution islamique de 1979 en Iran
UA: 102/10 Index: MDE 13/056/2010
(traduction de l'original en anglais)