Amnesty International s'est dit préoccupé lundi par la détention de six étudiants l'université Amir Kabir de Téhéran arrêtés après des protestations contre une campagne de moralisation lancée par le gouvernement. Les six sont détenus à la prison d'Evine de Téhéran. Selon Amnesty, des informations indiquent que les six ont été torturé physiquement et psychologiquement.
Cinq sont accusés « d'offense à la religion et aux autorités religieuses » tandis qu'un autre détenu, Babak Zamanian, le porte-parole de l'association d'étudiants de l'université, est accusé de menacer la sécurité nationale pour des interviews données à des médias étrangers.
Les étudiants de Téhéran, Lorestan, Babol près de la Mer Caspienne et Chiraz dans le sud, ont organisé des protestations les semaines passées contre des nouvelles mesures gouvernementales imposant un nouveau code vestimentaire strict et des heures d'ouvertures du campus aussi bien que des restrictions pour les activités politiques.
En décembre dernier, des dizaines de protestataires ont brûlé des portraits d'Ahmadinejad en scandant « Dehors le dictateur ! », « A bas la dictature ! » et ont jeté des pétards quand Ahmadinejad est venu à l'université Amir Kabir de Téhéran. Le rassemblement l'a forcé d'interrompre plusieurs fois son discours et à un départ précipité.
Les plaintes des étudiants reflètent en grande partie les frustrations publiques contre les mesures de répression sur des libertés civiques, la politique économique présidentielle et une conférence de négation de l'Holocauste organisé début décembre.
Ils protestent aussi contre la campagne présidentielle de purges des universités.
C'était la première fois depuis sa victoire écrasante en juin 2005 qu'Ahmadinejad a été défié en public.