Iran Focus, Téhéran, 12 juin – Cet après-midi des centaines de femmes ont organisé, non sans courage, une manifestation hostile au pouvoir devant l'université de Téhéran pour protester contre la politique répressive et la misogynie de la théocratie. Elles ont également appelé au boycott des élections à venir, rapportent des témoins oculaires.
Elles ont été rapidement rejointes par les passants et les habitants du quartier. Ils sont ainsi devenus des milliers devant l'université et les rues environnantes à crier « le cri de chaque Iranien, liberté, liberté ! », « voter, c'est trahir l'Iran » et « liberté, égalité, à bas la dictature ».
De nombreux slogans protestaient contre la discrimination sexuelle et l'hostilité de la dictature à l'encontre des femmes. Les manifestants scandaient « Abolissons les droits inégaux et les droits inhumains », « les lois misogynes sont la source de l'oppression », « Les droits de l'espèce humaine, c'est la liberté en Iran » et « les lois anti-femmes, sont la source de la dictature ».Des centaines d'agents de sécurité, d'agents de la milice paramilitaire du Bassidj et du ministère des renseignements ont essayé de barrer les rues entourant l'université de Téhéran. Ils ont évacué la presse dès le début de la manifestation et c'est avec violence qu'ils ont empêché la population de rejoindre les manifestants, ont précisé les témoins.
Les manifestants ont déchiré les affiches électorales de tous les candidats à l'élection présidentielle.
Les agents de sécurité ont arrêté un grand nombre de protestataire, particulièrement des femmes et des jeunes filles, et les ont évacués du secteur dans des véhicules et des minibus des forces de sécurité et du ministère des renseignements.
Depuis le nord de Paris où elle se trouve, Maryam Radjavi, dirigeante de l'opposition iranienne, a « salué les femmes courageuses et combattantes de Téhéran », indique un communiqué de la coalition démocratique du Conseil national de la résistance iranienne. Elle a déclaré que « la misogynie était la caractéristique la plus marquante de la dictature religieuse au pouvoir en Iran et une nécessité pour la survie de ce régime moyenâgeux ». Elle a appelé toutes les instances internationales à prendre des mesures urgentes pour faire libérer les personnes arrêtées aujourd'hui.