Iran Focus, Téhéran, 8 juin – Le témoignage d'un drame survenu le 6 juin à Téhéran et repris dans le journal Etemad. Un drame devenu par trop commun de nos jours en Iran où règne une discrimination sexuelle inégalée, qui cherche par tous les moyens à nier l'humanité des femmes.
Au petit matin, les habitants de la rue Falah dans la capitale sont réveillés par les cris d'une jeune fille qui appelle à l'aide. Dehors, la fille à moitié nue se tient devant un bâtiment en construction et deux hommes la tirent à l'intérieur. Elle hurle, elle se débat. Un voisin appelle la police. A l'arrivée des agents, les deux hommes prennent la fuite.
Bahar (printemps), âgée de 20 ans, raconte à la police : « Un des hommes qui s'est enfui est mon mari temporaire et l'autre c'est son copain. »
Il se trouve qu'en Iran la théocratie a institué le mariage temporaire, où il suffit de passer devant un mollah pour régulariser une relation sexuelle d'une heure à 99 ans. Les pères ou les tuteurs hommes ayant tous les droits sur leurs filles, ils peuvent les vendre, les louer ou les donner en toute légalité grâce à ce système de prostitution ou d'esclavage légalisé. Inutile de dire que dans ce marché, les femmes n'ont aucun droit ni mot à dire.
« Mon père avait de gros problème d'argent, continue la jeune fille. C'est pour ça qu'il m'a vendue pour 1 million de tomans à cet homme de 45 ans, et ça s'est passé il y a deux jours. Et cet homme m'a dit qu'il m'avait achetée pour 99 ans. Ensuite il m'a emmenée de force dans ce bâtiment en construction. Là il m'a dit : ‘‘comme je ne veux pas que ma première épouse sache que je t'ai prise temporairement, je t'ai amenée dans ce bâtiment dont le premier étage m'appartiens. Reste là jusqu'à ce soir et demain je verrai ce qu'on fera.'' »
Bahar poursuit : « J'ai passé la nuit toute seule ici. J'ai dormi et le matin quand je me suis révéillée, j'ai vu mon mari avec un jeune. Il disait que c'était un ami. Il m'a dit que je devais coucher avec cet homme. Et quand il a voulu me violenter, je me suis débattue et je me suis enfuie. Dans la mêlée, il a déchiré mes vêtements. Et c'est comme ça que je suis arrivée à moitié nue dans la rue et que j'ai appelée à l'aide. Ils m'ont rattrapée dans la rue et ils m'ont ramenée de force dans l'appartement. Ils allaient me violer quand vous êtes arrivés. »
Une enquête est ouverte pour examiner