CSDHI – En Iran, au cours des trois dernières années, les femmes chefs de famille ont subi des pressions épuisantes dans diverses dimensions sociales, psychologiques et économiques.
3millions et demi de femmes, chefs de famille
Selon les dernières statistiques officielles, sur 25 685 000 chefs de famille, environ 3 517 000 d’entre eux, soit 14 % de l’ensemble des personnes s’occupant du foyer, étaient des femmes.
De même, parmi les déciles, environ 45 % des personnes s’occupant du ménage sont des femmes dans le décile 1 (le plus pauvre). Dans le décile 2, 22,4 % ; dans le troisième décile, 16,9 % ; dans le quatrième décile, 6,12 % ; et dans le cinquième décile, 6,9 % des chefs de ménage sont des femmes. Dans les sixièmes à dixième déciles, entre 8 et 10 % des chefs de famille sont des femmes.
Une tragédie de persécution dont sont victimes les femmes
Il est très difficile de pouvoir aborder tous les aspects des problèmes des femmes chefs de famille en Iran. Mais en jetant un coup d’œil rapide à la réalité de la société iranienne, nous constatons une douloureuse tragédie d’oppression et de persécution à l’encontre de ces femmes.
Le poids de cette responsabilité en l’absence de facilités, la pauvreté et les pressions sociales ont exposé les femmes chefs de famille d’Iran à de graves préjudices psychologiques et sociaux.
Une femme chef de famille de 53 ans déclare dans une interview au trimestriel de l’université Al-Zahra : « Je me sens humiliée, j’ai l’impression que je ne peux plus faire confiance à personne. Pourquoi devraient-ils me regarder mal, quelle est la différence entre moi et les autres femmes, parce que je suis misérable, personne ne devrait venir chez moi, même si j’ai des moyens financiers, parce que les autres ne se sentent pas bien avec moi et mes enfants, je ne me sens pas à l’aise. »
Les femmes chefs de famille sont laissées pour compte par le régime iranien
Dans toutes les sociétés modernes, les femmes, en particulier les chefs de famille, sont prises en charge par le gouvernement. Mais en Iran, la situation est différente car les statistiques ci-dessus montrent que la plupart d’entre elles vivent dans une extrême pauvreté.
Sous le régime, le gouvernement a officiellement mis en place des institutions d’aide sociale telles que le Comité de secours et d’aide sociale et d’autres institutions de soutien telles que la sécurité sociale pour répondre aux besoins de ces femmes et de leurs enfants. Toutefois, étant donné que dans ce système, la majeure partie des coûts va aux flux de répression, de bellicisme et de terrorisme, une très petite part est allouée au soutien des femmes chefs de famille.
Selon Tejarat News, le 25 octobre 2021, un montant de 125 milliards de Tomans a été alloué, soit 35 000 Tomans (équivalent à 1,30 $) pour chaque famille.
Du stress, des problèmes psychologiques à cause de leurs différents rôles
Les femmes à la tête d’un ménage connaissent plus de stress et de problèmes psychologiques du fait qu’elles assument simultanément plusieurs rôles différents (le rôle de mère, le rôle de gardienne, le rôle d’ouvrière, etc.).
Si ces femmes disposent de ressources de soutien, elles seront confrontées à moins de problèmes et leur vulnérabilité aux problèmes psychologiques sera faible, mais si elles ne sont pas en mesure de fournir un soutien économique ou même de s’occuper de leurs enfants, ou s’il n’existe pas d’institutions dans la communauté pour fournir des services de soutien à ces femmes, elles devront résoudre toutes les difficultés par elles-mêmes en raison de leur vulnérabilité. Les problèmes psychologiques augmentent et elles deviennent victimes de troubles mentaux.
Le pourcentage de femmes pauvres n’a cessé d’augmenter au cours des deux dernières décennies. Il s’agit en particulier des femmes ayant de jeunes enfants qui ont besoin d’une prise en charge permanente. Comme elles doivent payer pour la garde de leurs enfants, elles peuvent être paralysées financièrement, car elles ne peuvent pas couvrir seules tous les frais élevés en Iran.
La plupart d’entre elles travaillent à temps partiel. Elles n’ont donc pas la possibilité de se hisser à un rang plus élevé dans leur emploi et avoir un salaire plus élevé. Elles perdent d’autres avantages économiques, comme les pensions que reçoivent les employé(e)s à temps plein.
Les familles dirigées par les femmes sont plus pauvres que celles dirigées par des hommes
Le pourcentage de pauvreté absolue des familles dirigées par des femmes est plus élevé que celui des familles dirigées par des hommes. La pauvreté absolue dans la société désigne les personnes dont le revenu est inférieur au revenu minimum de subsistance (permettant de subvenir aux besoins essentiels) ; en fait, ces personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Les femmes sans conjoint sont confrontées au problème de la solitude, de l’isolement, du rejet et du manque de compréhension de la part des autres. Le manque de soutien social est le facteur le plus important pour prédire les conséquences négatives de la situation de ces femmes.
Ce groupe de femmes, en raison de leurs rôles multiples et de leurs nombreuses responsabilités, n’a souvent pas le temps d’établir des relations sociales. Cela a progressivement conduit à leur exclusion de la société et a créé de nombreux problèmes pour elles.
Source Iran Focus (site anglais)
