Courrier International, 27 mai – Alors que la campagne électorale révèle le degré de censure de l'opinion en Iran, jounalistes et militants se mobilisent pour défendre la liberté de la presse. Quelque 300 personnes ont manifesté devant le Parlement iranien à Téhéran le mardi 24 mai pour "protester contre les insultes faites aux journalistes", rapporte le quotidien Shargh.
Cette manifestation a notamment eu lieu en raison du conflit qui oppose ce journal indépendant du pouvoir à un parlementaire. Les manifestants ont également réclamé la libération d'Akbar Ganji, un journaliste emprisonné depuis quatre ans, précise le quotidien iranien. Le journaliste, déjà en mauvaise santé, a entamé une grève de la faim il y a quelques jours. Le dernier-né des quotidiens réformateurs, Eqbal, revient sur l'histoire d'Akbar Ganji, condamné à six ans de prison pour avoir écrit que des responsables politiques étaient impliqués dans une série de meurtres. Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix, a plaidé cette semaine pour sa libération immédiate. Le président Khatami a lui aussi exprimé dans une conférence de presse, mercredi 25 mai, son désaccord vis-à-vis de l'emprisonnement du journaliste. "Après avoir étudié le cas, j'estime qu'Akbar Ganji ne méritait pas un tel traitement", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, l'Iran est toujours en conflit diplomatique avec le Canada après la mort douteuse de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, en juillet 2003, à la suite de son arrestation par les autorités iraniennes. L'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, conteste l'ingérence du Canada dans cette affair.