Paris le 10 février 2005
C'est avec le plus grand regret que j'ai appris que votre manifestation en défense des droits de l'homme et de la démocratie en Iran le 10 février avait été annulée sur une décision de la préfecture de Paris, et donc sur instruction du gouvernement français.
Après l'attaque injustifiée et honteuse contre le mouvement de l'opposition iranienne le 17 juin 2003, il semble qu'une fois de plus le gouvernement cautionne le régime de Téhéran.
Je suis persuadé que cette politique sera contre-productive comme elle l'a déjà été par le passé. Durant de longues années, l'Union Européenne n'a pas ménagé ses efforts pour engager un dialogue avec le régime de Téhéran dans l'espoir vain d'améliorer la situation des droits de l'homme en Iran, encourageant les mollahs à cesser leur soutien au terrorisme international et à leur ambition nucléaire. Cette politique de complaisance est un échec. La situation des droits de l'homme s'est considérablement détériorée.
Il est temps d'adopter une politique différente. Nous devons abandonner la complaisance avec le régime iranien et développer une politique de fermeté qui exclut absolument l'usage d'une force militaire étrangère. Nous devons soutenir les aspirations des Iraniens et ne pas nous placer aux côtés de ceux qui dirigent l'Iran contre la volonté d'une partie de plus en plus importante de la population.
Il est parfaitement clair que la décision de l'Union européenne d'inscrire les Modjahedines du peuple d'Iran dans sa liste du terrorisme était une réponse aux demandes de Téhéran. Il s'agissait d'une erreur et elle doit être rectifiée. Je pense donc que les Modjahedines du peuple doivent être immédiatement retirés de la liste de l'UE.
Pour terminer, je voudrais exprimer mon plein soutien à la solution présentée par Maryam Radjavi au Parlement européen pour régler le problème de l'Iran, lors qu'elle affirme qu'il n'est pas nécessaire de choisir entre la complaisance et l'intervention militaire étrangère, et qu'il suffit de soutenir le peuple iranien et à sa résistance organisée.
Jean Pierre Michel
Sénateur de Haute-Saône