CSDHI – Lundi 10 janvier 2022, des foules de personnes en Iran sont descendues dans la rue, pour protester contre l’incapacité des responsables iraniens à prendre en compte leurs droits fondamentaux. Selon les informations compilées par Iran News Update (INU) dans diverses provinces, des personnes de différents horizons ont condamné la mauvaise gestion et les politiques de pillage du gouvernement.
Les manifestants comprenaient des employés de barrages, des chauffeurs d’autobus, des forces offshore, des étudiants, des travailleurs pétrochimiques, des habitants… et des travailleurs contractuels. La poursuite des manifestations à travers le pays montre que la société est prête à apporter des changements socio-économiques et politiques fondamentaux pour une vie décente.
Les employés du barrage poursuivent le rassemblement pour le 13ème jour
Pour le 13e jour consécutif, les employés du barrage de Shafarud se sont rassemblés devant le lieu de travail du barrage à Rezvanshahr, dans la province septentrionale de Gilan. Ils ont protesté contre la violation d’un de leurs droits fondamentaux : le non-paiement par les autorités de leurs salaires retardés depuis des mois.
Les chauffeurs de bus se rassemblent à Téhéran et à Oroumieh
Des chauffeurs de bus affiliés au secteur privé se rassemblent devant le bureau du président Ebrahim Raïssi, rue Pasteur, pour exprimer leur colère face à l’incapacité du gouvernement à garantir leurs droits fondamentaux.
Un jour plus tôt, environ 300 conducteurs de bus affiliés au secteur privé ont cessé de travailler. Ils se sont mis en grève à Oroumieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental. Ils auraient poursuivi leur grève pour la deuxième journée consécutive le 10 janvier, parallèlement à la manifestation des chauffeurs à Téhéran.
Sous le couvert du secteur privé, les responsables iraniens ont attribué de nombreuses industries, usines et services publics à leurs proches ou à leurs anciens partenaires. En d’autres termes, ils exploitent des millions de chômeurs en leur confiant les transporteurs à bas salaires selon des contrats ambigus, qui permettent aux employeurs de se soustraire à l’obligation d’offrir aux demandeurs d’emploi des conditions de travail minimales, notamment en matière d’assurance.
Rassemblement des employés offshore à Izeh
Des employés du transport offshore affiliés à la section Karun-3 se rassemblent devant le bureau de Water & Power à Izeh, dans la province du Khouzistan. Ils expriment leur colère face au non-paiement de leurs salaires par les responsables. Car cela a détérioré leurs conditions de vie encore plus qu’avant.
« Nous sommes les forces de transport offshore à Izeh. Depuis environ trois ans, le tribunal local a statué en notre faveur. Cependant, les responsables refusent toujours de payer nos salaires. Par conséquent, nous organisons un rassemblement pacifique ici. Nos familles sont avec nous ici. Donnez suite à nos demandes, s’il vous plaît », a déclaré un travailleur en s’adressant aux autorités.
Les Etudiants réunis devant le Parlement
Des étudiants admissibles se sont rassemblés devant le Parlement (Majlis) dans la capitale, pour protester contre l’incapacité des autorités à organiser des examens d’entrée à l’université équitables. Ils ont reproché au gouvernement de ne pas avoir précisé leur rang réel.
Selon les experts habitués de la question, la mafia soutenue par le régime a fait de l’ombre aux universités et aux collèges iraniens, qui s’occupent des étudiants en fonction de ses propres normes. À cet égard, la mafia purge les collèges des étudiants éligibles par le biais de processus ambigus et d’examens bizarres, ouvrant ainsi la voie aux enfants et aux proches des autorités iraniennes.
Rassemblement des employés de la pétrochimie à Mahshahr
Dans la province du Khouzistan, au sud-ouest du pays, célèbre pour ses énormes réserves de pétrole, les employés de l’usine pétrochimique de Maroun ont cessé de travailler. Ils se sont mis en grève. En raison du taux d’inflation croissant, ils ont protesté contre les employeurs soutenus par le gouvernement qui n’ont pas augmenté leurs salaires et leurs privilèges.
Alors que le seuil de pauvreté en Iran a dépassé les 100 millions de rials [353 €] par mois, le salaire minimum des travailleurs est d’environ 40 millions de rials par mois. D’un autre côté, les employeurs refusent de payer les salaires des travailleurs pendant des mois. Ceci constitue une insulte aux blessures des familles de travailleurs.
Au lieu de soutenir les travailleurs appauvris, le gouvernement corrompu soutient les employeurs, laissant des millions de travailleurs, d’employeurs et même d’enseignants et d’infirmières dans des conditions de vie désastreuses. En même temps, de nombreux ménages n’ont pas les moyens de se procurer les aliments essentiels tels que la viande rouge ou le poulet pour leur famille.
Les habitants de Mojen se rassemblent à Semnan
Dans la province de Semnan (centre-est), les habitants du comté de Mojen se sont rassemblés devant le bâtiment du pouvoir judiciaire provincial pour protester contre la décision illégale des autorités d’attribuer leurs terres à des entités soutenues par le régime.
Ils ont remis en question les affirmations mensongères du gouvernement. En effet, ce dernier prétend soutenir les personnes défavorisées alors qu’il alimente des institutions pillardes et corrompues aux dépens des citoyens à faibles revenus.
Rassemblement des clients de SAIPA Diesel à Téhéran
Dans la capitale, un groupe d’escrocs de la société automobile SAIPA Diesel a organisé un rassemblement pour protester contre l’entreprise proche du régime qui ne leur a pas livré les véhicules qu’ils avaient achetés au bout de quatre ans.
Dans leur rassemblement, les manifestants ont exprimé leur colère face à la corruption systématique. « SAIPA nous trahit, le ministre de l’Industrie la soutient », ont-ils scandé, montrant leur fureur face à l’attitude du ministre de l’Industrie, des Mines et du Commerce, Reza Fatemi-Amin, en faveur de l’entreprise.
Les travailleurs contractuels à Mashhad
Dans la province de Khorassan e-Razavi, au nord-est du pays, des dizaines de travailleurs contractuels affiliés à la municipalité locale se sont rassemblés devant ses locaux.
Ils ont reproché aux responsables, en particulier au maire Abdollah Erjaei, leur indifférence face à leurs conditions de vie et de travail désastreuses. « Erjaei, réunion, réunion », ont-ils scandé, exigeant que le maire les rencontre et exprime leurs dilemmes en face à face.
Source : INU