CSDHI – Treize parcelles de terres agricoles irriguées appartenant à des Bahaïs dans le village de Kata, dans le sud-ouest de l’Iran, ont prises pour cible par les autorités. ces dernières cherchent à exproprier davantage les biens des bahaïs dans le pays.
Saisie des terres des Bahaïs, une autre manière de les persécuter
C’est un autre exemple du programme de persécution religieuse ciblée de plus en plus impitoyable du gouvernement iranien contre les Bahaïs », a déclaré Bani Dugal, représentant principal auprès des Nations Unies pour la communauté internationale bahaïe. « Cet acte inflige une injustice intolérable et éhontée à une collectivité innocente et respectueuse des lois. Leur enlever arbitrairement leurs moyens de subsistance et mettre leurs terres en vente est un acte qui va à l’encontre de toutes les normes de la décence humaine. »
L’organisation « Ordre d’Exécution de l’imam Khomeini » – une agence para-étatique contrôlée par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui détient et vend les biens saisis aux groupes et individus interdits, et ce depuis la révolution islamique de 1979 – a publié la mise en vente aux enchères sur un site internet des 13 parcelles de terrain, à la mi-octobre. Chaque propriété a été mise en vente à un prix estimé à seulement 15 % de sa juste valeur marchande.
La saisie et la vente des terres des Bahaïs serait motivé par la crise de l’eau en Iran
Cette action intervient en plein milieu d’une grave pénurie d’eau en Iran. Il semble que ce soit un facteur qui motive la saisie et la vente de ces précieuses terres irriguées à l’heure actuelle.
Les listes d’enchères ont été publiées alors que les Bahaïs détiennent les titres de propriété de ces terrains depuis des générations.
Les plaintes des Bahaïs locaux – et même les tentatives de rachat de leurs propres terres – ont été rejetées par les autorités. Les Bahaïs ont appris que la vente aux enchères était fermée aux bahaïs, ainsi qu’à tout musulman ayant des relations avec les bahaïs. Ceci confirme que la saisie et la vente aux enchères constituent un acte ciblé de persécution religieuse.
» La confiscation de biens par l’État et la privation de moyens de subsistance sont toutes deux des violations des engagements de l’Iran en matière de droits humains en vertu des conventions des Nations unies « , a déclaré Mme Dugal. « Les revenus tirés de ces fermes ont fait vivre ces familles pendant plus de 100 ans. Ce pillage, que l’on appelle une vente aux enchères, doit être annulé sans délai. «
Plus de 400 familles bahaïes ont été déplacées de Kata après la révolution. Plusieurs centaines de maisons ont été incendiées par les foules révolutionnaires. La situation était si grave que les Bahaïs de Kata ont été contraints de vivre dans un camp de réfugiés après la perte de leurs maisons. Des ordonnances judiciaires et officielles de 2002, 2008 et 2016 confirment également des tentatives plus récentes des autorités de confisquer des terres agricoles à Kata et dans ses environs.
Saisies répétées de propriétés bahaïes par les autorités iraniennes
Rien que l’année dernière, les autorités iraniennes ont procédé à des saisies répétées de propriétés bahaïes dans tout le pays. En février, un tollé mondial s’est élevé sous le nom de #itstheirland contre la destruction et la confiscation de dizaines de propriétés bahaïes à Ivel, dans la province de Mazandaran. En août, après des descentes dans des maisons bahaïes au cours desquelles des agents de sécurité ont recherché et confisqué des titres de propriété, six parcelles ont été saisies dans la province de Semnan. Et en novembre, des terres agricoles ont de nouveau été saisies autour du village de Roshankooh, également dans la province de Mazandaran.
» Combien de fois devrons-nous rappeler aux autorités iraniennes que les terres appartenant aux Bahaïs ne leur appartiennent pas et qu’elles ne peuvent pas en disposer à leur guise ? » a demandé Mme Dugal. » Le gouvernement iranien doit reconnaître ce fait aujourd’hui et rendre tous ces biens à leurs propriétaires bahaïs légitimes. «
Source : Iran Press Watch