Iran Focus, Téhéran, 25 janvier – Plus de deux mille femmes, survivantes du séisme qui avait détruit la ville de Bam dans le sud de l'Iran, vivent dans une extrême pauvreté, sans aucun soutien. 70% de ces femmes ont perdu toute leur famille.
Le 26 décembre 2003 un séisme dévastait la cité antique de Bam, faisant plus de 70.000 morts.
A la suite de cette catastrophe on aurait pu penser que le gouvernement aurait aidé et soutenu les victimes. Or les survivants de Bam ont rapidement compris que l'aide ne resterait qu'un pur mirage.
Un responsable du ministère de l'intérieur a annoncé ce nombre de femmes dans la misère, disant que toute l'assistance qui leur était apportée était une somme de 500.000 rials, ou 50 euros par mois pour reconstruire leur vie. La majorité d'entre elles sont obligées de trouver d'autres ressources pour survivre au jour le jour.
Leur famille ayant péri dans le séisme et n'ayant plus personne pour les aider, beaucoup de femmes de Bam ont dû épouser des étrangers. Les mariages temporaires sont devenus monnaie courante.
Les filles et les jeunes femmes entre 15 et 25 ans sont les plus grandes victimes de la catastrophe de Bam. Les secouristes étrangers s'étaient plaints à l'époque de ce que les autorités iraniennes faisaient preuve de discrimination contre les femmes et les filles, donnant la priorité des secours aux hommes.
Un travailleur social qui a passé plusieurs mois à aider les victimes a déclaré que "actuellement le nombre d'hommes âgés qui épousent des jeunes filles de moins de 20 ans monte en flèche. Beaucoup de filles sont vendues au marché noir. Beaucoup sont forcées de se marier avec des hommes trois à quatre fois plus âgés qu'elles à cause de la pauvreté. C'est l'unique moyen qu'elles ont de subvenir aux besoins de la famille qui leur reste. »
Des informations récentes indiquent que des adolescentes sont systématiquement vendues à des hommes qui ont cinquante ans de plus qu'elles. Beaucoup de ces hommes ne sont pas de Bam et ont fait le voyage depuis d'autres villes. Les habitants se plaignent de ce que le gouvernement ferme les yeux sur les mariages forcés.
Les informations parlent également de bandes mafieuses très organisées, pour la plupart affiliée à des forces de sécurité corrompues, qui ont enlevé des orphelines dans la région et qui les revendent à l'étranger, comme à Dubaï par exemple.