France Info, 9 août – Le Conseil national de la Résistance iranienne, vitrine politique du mouvement des Moudjahidine du peuple, demande une action urgente de la communauté internationale. Il souhaite la fin des exécutions publiques en Iran. Le Conseil s'inquiète de la multiplication des mises à morts sur fond de pénurie et de profond mécontentement social. Lors d'une conférence de presse à Paris ce matin, plusieurs films montrant des pendaisons ont été projetés.
Reportage d'Hervé Toutin : 45 personnes exécutées par pendaison au cours du seul mois de juillet dernier contre 177 pour toute l'année 2006. Le gouvernement iranien a considérablement durci la répression ces derniers mois à Téhéran, Tabriz et Machad. Des exécutions publiques ont été filmées et retransmises par la télévision iranienne ou diffusée sur Internet à partir de téléphone portable. Des images dures qui visent à marquer les esprits, à inspirer la peur, non plus aux opposants politiques mais à la population qui manifeste de plus en plus son insatisfaction et sa frustration.
Mouvement d'ouvriers, d'étudiants et de femmes sont sévèrement réprimées. Dernier révolte en date, celle de l'essence, comme nous le rappelle Behzad Naziri, du Conseil national de la Résistance iranienne : « au mois de juin dernier il y a eu des émeutes suite à une pénurie d'essence dans un pays qui flotte sur le pétrole et le gaz. Le tiers des stations services a été attaqué par une population en colère. C'est par ces procédés et par les pendaisons publiques que le régime tente ainsi de traumatiser, de paniquer une population exaspérée et d'éviter les émeutes qui se multiplient. »
Des émeutes sporadiques pour le moment, contrôlé par le régime des mollahs et dont l'essentiel ne filtre pas à l'étranger. Mais la mise en scène et la publicité donnée aux exécutions témoignent de la fuite en avant d'un pouvoir replié sur sa violence et qu'il faut dénoncer. Mgr Jacques Gaillot est venu ce matin apporter son soutien à la défense des droits de l'homme en Iran :
« Depuis une vingtaine d'années c'est vraiment la première fois qu'il y a autant de répression et d'exécutions. C'est un monde clos actuellement l'Iran. Il n'y a pas d'avenir pour ce régime. C'est le régime de la peur. On ne peut pas accepter que des jeunes soient pendus comme ça. C'est révulsant. »
Ces trois derniers mois encore, plusieurs milliers de personnes ont été arrêtés, toutes accusées de hooliganisme ou de comportement social dangereux.