Le gouvernement iranien a confirmé mardi la détention d'Iraniens de religion bahaï, interdite en Iran, en les accusant d'avoir agi "contre l'intérêt national".
"Il s'agit d'un groupe qui a agi contre les intérêts du pays et qui avait des liens avec des étrangers, particulièrement les sionistes", a dit le porte-parole du gouvernement, Gholam Hossein Elham, lors d'un point de presse.
Le Canada avait fait état vendredi de l'arrestation le 14 mai de six Iraniens "membres des Amis de l'Iran, un groupe qui coordonne les activités de la communauté bahaï".
"Nos services de renseignement ont agi sur des bases légales et poursuivent l'affaire en accord avec les règles du pays", a dit M. Elham.
Le chef de la diplomatie canadienne Maxime Bernier avait condamné une arrestation des six "au seul motif de leur religion".
Mais M. Elham a affirmé qu'elle "n'a rien à voir avec des questions idéologiques ou de croyances, que nous ne reconnaissons pas par ailleurs".
Le pouvoir judiciaire iranien avait annoncé en janvier avoir condamné, pour progagande contre le régime, trois bahaïs à quatre ans de prison ferme et 51 autres à un an de prison avec sursis.
La foi bahaï est née en 1863 en Iran. Les bahaïs considèrent Bahaullah, né en 1817, comme le dernier prophète envoyé par Dieu sur terre, alors que pour les musulmans le dernier prophète est Mahomet.
Les adeptes de la foi, qui n'est pas reconnue par la République islamique, avaient été aussi persécutés sous l'ancien régime.
Bahaullah fut banni et exilé pendant 40 ans. Il est mort en 1892 et enterré près d'Haïfa, dans l'actuel Israël.
(AFP)