CSDHI – La mort de Kavous Seyed-Emami reste entouré d’un halo de mystère car les autorités iraniennes ont déclaré qu’elles refuseraient de rendre le corps de l’universitaire irano-canadien Kavous Seyed-Emami à moins qu’il y ait une inhumation immédiate et aucune tentative de mener une autopsie.
La famille de Seyed-Emami a appelé l’Iran à autoriser qu’une autopsie indépendante de son corps soit effectuée.
Les autorités iraniennes font pression sur la famille pour qu’elle enterre son corps avant de recevoir des informations médicales indépendantes et approuvées concernant la cause de sa mort et restent silencieux sur les circonstances qui ont conduit à son décès.
Dans un communiqué publié le 12 février, Magdalena Mughrabi, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique, a déclaré :
« Le refus des autorités de permettre une enquête indépendante sur la mort extrêmement suspecte du Dr Seyed-Emami est le résultat d’une tentative délibérément orchestrée de dissimuler toute preuve de torture et d’assassinat possible. Il a été détenu dans la prison d’Evine où les prisonniers sont constamment surveillés et dépouillés de tous leurs biens personnels. Il aurait été impossible qu’il se suicide ».
« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que le corps du Dr Seyed-Emami porte des signes incriminants de torture et d’autres indices sur les raisons de sa mort. Nous invitons le gouvernement canadien et la communauté internationale à continuer à faire pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles autorisent une enquête indépendante sur les circonstances de la mort du Dr Seyed-Emami, conformément aux normes internationales. Les responsables, y compris toute personne ayant une responsabilité de commandement, doivent être traduits en justice ».
Dr. Kavous Seyed Emami, 64 ans, sociologue et professeur d’université, a été arrêté le 24 janvier 2018 et le tribunal révolutionnaire de Téhéran a informé sa famille le 8 février qu’il s’était suicidé en prison.
Le même jour que l’arrestation de Seyed-Emami, au moins neuf autres membres du personnel et cadres de la Fondation perse du patrimoine de la Faune ont également été placés en détention à Téhéran, selon un proche de l’un des détenus qui a demandé à ne pas être identifié.
Parmi eux figuraient Niloufar Bayani, Morad Tahbaz (un binational, irano-américain), Sepideh Kashani, Houman Jowkar et Taher Ghadirian. Les agents de sécurité ont averti leurs familles que si les médias prenaient connaissance des nouvelles des arrestations, les détenus seraient traités plus durement.
Au cours du dernier mois, au moins 13 personnes arrêtées pendant les manifestations en Iran ont perdu la vie en détention. Les responsables iraniens ont affirmé qu’ils se sont suicidés ou sont morts en raison de « l’indisponibilité de stupéfiants » ou de « l’usage excessif de stupéfiants ». Les preuves suggèrent fortement que les détenus ont été torturés à mort alors que les signes de contusions étaient manifestes sur leurs cadavres.
Des responsables iraniens ont affirmé que Sina Ghanbari, 23 ans, et Vahid Heydari, 22 ans, tous les deux morts en détention après avoir été arrêtés lors des récentes manifestations, étaient des toxicomanes.
Source : Les droits de l’homme en Iran