JVMI – Le 20 juillet 2018, les familles des victimes du massacre de 1988 et les témoins oculaires qui sont venus visiter les tombes des membres des Moudjahidine du peuple dans le district de Padadshahr, situé derrière le cimetière de Behesht-Abad, ont découvert que les tombes de leurs proches avaient été détruites, selon des informations reçues par « Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI) ».
Le site est situé dans le district 5 de Padad, à Ahvaz. Les victimes des années 1980, principalement celles qui ont été exécutées en 1988, sont enterrées dans des tombes marquées sur le site.
L’année dernière, à peu près au même moment, les autorités ont tenté de détruire les fosses communes, mais elles ont mis fin à la destruction par peur de la réaction des proches et des révélations de l’opposition iranienne et des pressions internationales. Cependant, cette année, ils ont recommencé à détruire les tombes à grande vitesse.
Outre la fosse commune appartenant aux victimes du massacre de 1988, le site abrite également quatre fosses communes où sont enterrés de nombreux opposants exécutés entre 1981 et 1984.
Contexte :
En 1988, le gouvernement iranien a massacré 30 000 prisonniers politiques. Les exécutions ont eu lieu sur la base d’une fatwa émanant du Guide Suprême, l’Ayatollah Khomeini. Le décret de Khomeini appelait à l’exécution de tous les prisonniers politiques affiliés au principal groupe d’opposition, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI ou MEK), qui étaient restés fidèles à l’organisation. Trois commissions, connues sous le nom de « Commission de la mort », ont été créées dans tout l’Iran, envoyant à la mort des prisonniers politiques qui refusaient de renoncer à leurs convictions. Les prisonniers politiques affiliés à d’autres groupes ont été exécutés dans un deuxième temps environ un mois après le début des massacres. Les victimes ont été enterrées dans des fosses communes secrètes. Les auteurs continuent à jouir de toute impunité et nombre d’entre eux occupent toujours des postes importants au sein du pouvoir judiciaire ou du gouvernement iranien. Ils comprennent l’actuel ministre de la justice iranien.