CSDHI – La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits humains, Michelle Bachelet, a condamné, vendredi dernier, l’exécution en Iran de Zeinab Sekaanvand Lokran, un jeune délinquant.
Malgré plusieurs appels des rapporteurs spéciaux des Nations Unies et du Secrétaire général des Nations Unies depuis sa condamnation en octobre 2014, Mme Sekaanvand a été exécutée, le 2 octobre 2018.
Elle a été reconnue coupable du meurtre de son mari en 2012, alors qu’elle avait 17 ans, mais ses déclarations selon lesquelles elle aurait été contrainte à avouer le meurtre et avoir été victime de violences domestiques n’auraient pas été examinées correctement lors de son procès.
Zeinab Sekaanvand est la 84ème femme à être exécutée sous le mandat de Rohani. Elle n’avait que 24 ans au moment de l’exécution. Elle venait du petit village de Makou, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental. Elle avait été forcée à se marier à l’âge de 15 ans. Elle a vécu deux années douloureuses, se faisant battre tous les jours par son mari. Zeinab Sekaanvand a été victime de la pauvreté et des lois misogynes du régime des mollahs qui autorisent le mariage précoce et forcé des petites filles.
« L’injustice dans le cas de Zeinab Sekaanvand Lokran est profondément angoissante », a déclaré la Haut-Commissaire, Madame Bachelet. « Les graves interrogations sur sa condamnation ne semblent pas avoir été traitées correctement avant son exécution. En fin de compte, elle était une adolescente au moment où le délit a été commis et le droit international interdit clairement l’exécution de délinquants mineurs ».
« En tant qu’État partie à la fois à la Convention relative aux droits de l’enfant et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’Iran est tenu de respecter ses dispositions et de mettre fin à l’application de la peine de mort à l’encontre des jeunes délinquants », a déclaré Madame Bachelet.
Elle a souligné que le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies s’opposait à l’application de la peine de mort en toutes circonstances, car aucun système judiciaire, dans aucune partie du monde, n’est pas dépourvu de toute erreur.
La Haut-Commissaire a noté que l’Iran avait commuté de nombreuses peines de mort pour des délits liés à la drogue, en peines moins sévères cette année, après l’adoption d’un amendement à sa loi contraignante sur la drogue en 2017. Elle a encouragé les autorités iraniennes à prendre de nouvelles mesures pour restreindre l’utilisation de la peine de mort, y compris en arrêtant toutes les exécutions de mineurs et en commutant toutes les condamnations à mort.
Source : Les droits de l’homme en Iran