CSDHI – Selon des sources de IHR en Iran, 17 prisonniers auraient été pendus, entre le 2 et le 9 janvier derniers, à la prison de Rajaï Chahr à Karaj (à l’ouest de Téhéran).
Selon des sources de IHR, le mercredi 9 janvier 2011 au matin, au moins 12 prisonniers ont été exécutés à la prison de Rajaï Chahr, dans la ville de Karaj, pour meurtre.
Trois des prisonniers ont été identifiés. Il s’agissait de Mohsen Rezaei du quartier 1, Reza Farmanjou du quartier 6 et Baratali Rahimi du quartier 10 de la prison.
Mohsen Rezaei a été condamné à mort pour le meurtre de sa femme. Selon un ami proche de celui-ci, il aurait toujours clamé son innocence et ses aveux ont été extorqués suite à une année de torture.
Il est à noter que le 2 janvier, cinq autres prisonniers ont été exécutés secrètement pour meurtre dans la même prison. Aucun des prisonniers n’a encore été identifié par son nom et les autorités iraniennes n’ont pas déclaré ces exécutions, à ce jour.
IHR a déjà reçu de nombreux rapports faisant état de l’utilisation de la torture pour extraire des aveux en Iran. Dans de nombreux cas, les prisonniers ne sont condamnés à mort que sur la base de leurs propres aveux. En 2013, les médias iraniens ont écrit au sujet d’un condamné à mort innocenté 48 heures avant l’exécution. Quand on lui a demandé pourquoi il avait avoué un meurtre qu’il n’avait pas commis, il a déclaré : « J’ai été battu tellement que je me suis dit que si je ne l’avouais pas, je mourrais des suites des coups ».
Selon le département des statistiques iranien sur les droits humains, la majorité des exécutions en 2018 avaient mises en œuvre sur la base d’accusations de meurtre.
Selon le Code pénal islamique iranien (CPI), le meurtre est punissable par qisas, ce qui signifie « rétribution en nature » ou la Loi du Talion. C’est ainsi que l’État place effectivement la responsabilité de la peine de mort pour meurtre sur les épaules de la famille de la victime. Dans les cas de qisas, le demandeur a la possibilité de pardonner ou de réclamer le diya (l’argent du sang). Dans de nombreux cas, la famille de la victime est encouragée à mettre la corde autour du cou du prisonnier et même à exécuter la pendaison elle-même, en poussant la chaise sur laquelle se tient le prisonnier.
Source : Iran Human Rights – 13 janvier 2019