CSDHI – Un ancien ministre iranien de la justice a défendu de manière flagrante l’exécution massive de prisonniers politiques en 1988.
Interrogé par le magazine gouvernemental Mossalasse sur les exécutions massives de 1988 et sur la « diffamation » du régime, responsable du massacre, Mostafa Pourmohammadi, qui a joué un rôle central dans les exécutions à Téhéran, a indiqué que le régime était « en guerre » et que personne ne devrait s’attendre à ce qu’il respecte « les procédures juridiques et les droits humains » en temps de guerre.
Il a qualifié de « pire ennemi », l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), dont les partisans et les membres sont les principales victimes des exécutions massives.
« Ils ont détruit notre image dans le monde entier. Au cours des 40 dernières années, rien ne nous a été reproché sans que les Monafeghine (terme péjoratif utilisé pour désigner l’OMPI) n’y aient joué un rôle direct », a déclaré l’ancien ministre de la Justice.
Le régime a exécuté plus de 30 000 prisonniers politiques à l’issue de parodies de procès de quelques minutes durant l’été 1988.
En dépit de cela, Pourmohammadi a déclaré que le régime n’avait toujours pas « réglé son compte » à l’OMPI. Il a déclaré que tous les membres de l’OMPI devraient être « condamnés à mort ».
Pourmohammadi a également exprimé ses regrets de ne pas avoir tué des prisonniers qui avaient déclaré ne pas soutenir l’OMPI de peur d’être exécutés. « Quiconque est du côté de l’ennemi, est avec l’ennemi », a-t-il ajouté, en expliquant que ce n’était pas le moment de parler de ces choses. « Il est temps de régler les comptes », a-t-il répété.
Dans l’interview, Mostafa Pourmohammadi semblait abasourdi que l’on demande au régime des mollahs de « répondre » du massacre de 30.000 prisonniers politiques, il y a 31 ans.
« On devrait répondre ? Pourquoi serions-nous obligés de répondre ? », a-t-il lancé avec défi, ajoutant que ce n’était pas le moment de répondre aux « questions juridiques » sur les exécutions ni de déterminer si les juges avaient pris les mesures qui s’imposaient.
En 1988, le guide de la République islamique, Rouhollah Khomeiny, avait confié la décision d’exécuter ou non les prisonniers politiques à des « comités de la mort », composés de trois membres : un juge islamiste, un représentant du ministère du Renseignement et un procureur. Pourmohammadi, était membre du comité de la mort de Téhéran.
Selon l’ayatoolah Hossein-Ali Montazeri qui était alors le successeur désigné de Khomeiny, Pourmohammadi était « le représentant du ministère du Renseignement chargé de l’interrogatoire des détenus de la prison d’Evine » lors des exécutions massives. Selon Montazeri qui a condamné ce massacre et a été destitué peu après, Pourmohammadi était« une figure centrale » des exécutions massives de prisonniers à Téhéran.
En 2016, Pourmohammadi avait déclaré qu’il était « fier d’avoir mis en oeuvre le commandement de Dieu contre les Moudjahidine du peuple d’Iran. Je suis en paix et j’ai bien dormi toutes ces années parce que j’ai agi conformément à la loi et à l’islam », avait-il déclaré.
Mostafa Pourmohammadi a été ministre de l’intérieur de 2005 à 2008 et ministre de la justice de 2013 à 2017, en raison de son rôle dans le massacre. Les ministres de la Justice du régime des mollahs ont tous joué un rôle direct dnas le massacre de 1988.
Source : Iran News Wire