CSDHI – Un tribunal iranien a condamné le meurtrier d’un prisonnier politique à Qisas ou à une peine en nature. Sur cette photo non datée, on voit Hamidreza Shoja’ii Zavareh pendant son procès.
Le meurtrier d’un prisonnier politique a été condamné à Qisas (Loi du Talion ou rétribution en nature, selon la charia), a annoncé le porte-parole du pouvoir judiciaire de la République islamique.
Alireza Shir-Mohammad-Ali, 21 ans, a été poignardé le 10 juin 2019 dans la tristement célèbre prison de la capitale, le Grand pénitencier de Téhéran, surnommé Fashafouyeh.
Le jeune prisonnier politique a été poignardé plus de trente fois selon un plan prémédité de Hamidreza Shoja’ii Zavareh en tant que cerveau et complice, tandis qu’il avait protesté pour avoir été enfermé aux côtés de meurtriers, violeurs et cambrioleurs.
Le principal meurtrier connu sous le nom de Khoroos (coq) était dans le couloir de la mort pour meurtre lorsqu’il a poignardé à mort le jeune prisonnier politique.
Les dissidents et les militants soupçonnaient qu’il s’agissait d’un meurtre ordonné par les services du renseignement qui avaient recruté les deux condamnés pour tuer le jeune militant anti-régime.
Le verdict de Qisas prononcé contre le meurtrier peut être invoqué par les autorités pour affirmer qu’elles n’avaient rien à voir avec le meurtre et qu’elles ont imposé une peine sévère dans l’affaire.
Le complice a été condamné à 25 ans de prison et a payé le prix du sang, a déclaré mardi 23 juillet le porte-parole du pouvoir judiciaire, Gholam Hossein Esmaeili.
Conformément à l’article 69 du règlement de l’Organisation carcérale du régime, les autorités sont tenues de séparer les détenus en fonction de la nature de leurs convictions.
Shir Mohammad Ali a été arrêté à la suite de manifestations anti-régime massives l’été dernier. Par la suite, il a été condamné à huit ans de prison pour « blasphème, insultes envers les anciens et actuels Guides suprêmes et propagande contre le régime ».
Alors que le tribunal de première instance avait condamné Shir Mohammad Ali à une peine d’emprisonnement discrétionnaire de huit ans, la cour d’appel devait examiner son cas le 9 juillet.
Il a protesté contre les conditions de détention et sanitaires au Grand pénitencier de Téhéran et contre le manque de sécurité à l’intérieur de la prison. Le pénitencier est situé à 32 kilomètres au sud de la capitale.
Le Grand pénitencier a été initialement construit comme un camp de concentration pour les condamnés liés à la drogue. Cependant, les agents du renseignement punissent souvent les prisonniers politiques et les prisonniers d’opinion en les exilant là-bas.
De nombreux cas de conditions de vie inhumaines dans la prison ont été rapportés, a rapporté l’Iran Human Rights Monitor (IHRM) le 11 juin.
Des membres de la famille de Shir Mohammad Ali l’ont enterré le 12 juin lors d’une cérémonie privée. On prétend qu’il dirigeait un canal Telegram appelé, « athées ».
Source : Radio Farda