CSDHI – Un parterre de portraits en noir et blanc, un échiquier qui racontent le sort d’une nation lors d’un massacre. Eté 1988, le régime de Khomeiny ordonne de vider les prisons politiques. 30.000 jeunes sont exterminés.
La première vague du massacre touche les prisonniers qui demeurent fidèles aux Moudjahidine du peuple d’Iran, l’opposition démocratique qui prône un islam des Lumières, la liberté, l’égalité des femmes et qui rejette toute contrainte. Un combat pour la liberté qui les opposent aux intégristes islamistes qui ont pris le pouvoir.
C’est cette génération levée en masse contre lui, que Khomeiny veut éradiquer pour conserver le pouvoir.
Sur l’esplanade des Invalides, le 29 octobre 2019, dans les rangées de photos, les regards s’alignent et se croisent. Déterminés, courageux, sûrs de défendre la juste cause de la liberté, cette jeunesse qui dépasse si peu la trentaine et qui a parfois moins de vingt ans, incarne l’honneur d’un peuple qui a refusé de se soumettre au fascisme religieux, ce fascisme qui met aujourd’hui le Moyen-Orient à feu et à sang.
Des regards, des questions
Ces regards interpellent. Pour les Iraniens qui viennent la visiter, l’exposition est comme un sanctuaire. Beaucoup en exil retrouvent des visages qu’ils ont côtoyés dans les prisons politiques, sous le feu de la torture. D’autres ont milité à leurs côtés jusqu’au jour de la grande séparation, de l’arrestation de l’un et de l’exil de l’autre. D’autres encore errent à la recherche d’un parent, comme si l’esplanade renfermait le corps de ces êtres chers à jamais disparus, puisque le régime des mollahs a toujours refusé de dire où il avait enterré les corps.
Ces regards interpellent. Comment à la fin du 20e siècle, le monde a-t-il pu fermer les yeux sur le plus grand massacre politique de l’après-seconde guerre mondiale ? Les regards des victimes posent la question de la conscience des démocraties, la question de l’impunité offerte aux mollahs depuis trente et un an. Ils disent qu’il est temps d’y mettre fin. Oh pas simplement parce qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité qui aurait dû soulever le cœur et l’indignation de la communauté internationale, mais aussi parce que cette impunité a donné carte blanche aux mollahs pour mener leur terrorisme effréné en Europe et au Moyen-Orient et parce qu’aujourd’hui ils menacent la sécurité et la paix mondiales.
Le droit de résister
Ces regards nous disent qu’ils sont les remparts de l’honneur contre le fascisme religieux, qu’ils ont donné leur vie pour empêcher son avancée mais que la complaisance des Etats avec les mollahs leur a ouvert les portes du monde libre où ils ont déclenché leur entreprise de destruction.
Ces regards disent que les premières victimes des islamistes sont les musulmans démocrates, sont la jeunesse et les femmes, qu’ils n’ont pas payé le prix de la liberté pour que les pays libres laissent les criminels impunis et mettent en danger leur propre population.
Ces regards disent que la défense des droits humains doit être la priorité dans toute négociation avec le régime criminel de Téhéran, et qu’il faut exercer sur lui une pression maximale pour mettre fin aux exécutions et la torture. Ces regards appellent à la justice, à un tribunal international.
Ces regards disent que c’est un droit de résister contre la tyrannie et que le monde libre doit reconnaitre ce droit au peuple iranien.