CSDHI – Tout ce que l’on sait de lui, c’est que Mostafa Salehi a manifesté contre la vie chère dans le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018 en Iran. Des millions d’Iraniens pauvres, tenaillés par la faim, la misère et les dettes étaient descendus dans les rues de centaines de villes et villages du pays.
Les Iraniens demandaient la justice sociale et la justice tout court. Sonné par un soulèvement qu’ils n’attendaient pas de ceux qu’ils considéraient comme leur base sociale, les mollahs avaient réagi par la répression et les rafles. Ce tremblement de terre dans le ciel iranien laissait présager le séisme de grande envergure de novembre 2019 qui a enflammé tout le pays. A nouveau la répression a été à la mesure de la peur des mollahs: 1500 morts, 12.000 arrestations.
Mostafa Salehi avait 30 ans au moment de sa pendaison ce 5 aout à Ispahan. Dans le simulacre de procès qui l’a condamné à mort, il a crié son innocence, innocence qu’il a de nouveau clamé à la veille de son exécution. Il a appelé les autorités à vérifier leurs caméras de surveillance pour voir qu’il n’avait rien fait.
En fait les mollahs cherchaient un bouc-émissaire parce qu’une campagne de millions de personnes sur les réseaux sociaux il y a peu, les a contraint à suspendre l’exécution de huit manifestants tout aussi innocents. Mais un pas en arrière pour les mollahs signifie un pas dans la tombe. Ils savent parfaitement que le jour où ils renonceront aux exécutions et à la répression, ils signeront leur fin.
Dans ces deux soulèvements, la rue criait « A bas la dictature ». Mostafa comme les autres réclamait une vie de dignité et de liberté, sans peur du lendemain, sans peur de l’injustice, sans être écrasé par la misère et la faim et sans être victime de l’impunité de ce régime prédateur et cruel.
Une campagne sur les réseau sociaux a pu sauver huit manifestants qui réclamaient la liberté en Iran. Une campagne de condamnation de cette pendaison inhumaine et illégale empêchera celle de nombreux autres manifestants et opposants. Au bord du goufffre, les mollahs sont comme un fauve blessé et n’attendent qu’un prétexte pour commettre un nouveau massacre comme celui de novembre 2019, ou pire, comme celui de l’été 1988 où ils avaient vidé les prisons politiques et fait 30.000 victimes. Des jeunes, comme Mostafa, et bien plus jeunes.
Chacun à son stylo et son clavier, les mollahs redoutent les campagnes des réseaux sociaux. Offront-leur une campagne qui mette fin à leur impunité.