CSDHI – Le pouvoir judiciaire iranien a suspendu l'ordre d'exécution d'un condamné à mort pour un crime commis alors qu'il avait 15 ans, a dit son avocat mercredi à l'AFP.
Mohammad Reza Hadadi, qui a aujourd'hui 20 ans, devait être pendu mercredi à la prison Son exécution a été "suspendue sur ordre du chef du pouvoir judiciaire", a dit Mohammad Mostafaï, joint par téléphone. La Cour suprême a aussi ordonné selon lui une "révision" du dossier du jeune homme.
M. Hadadi avait été arrêté en août 2003 pour l'enlèvement et le meurtre d'un vieil homme, puis condamné à mort en janvier 2004.
L'Iran exécute régulièrement des condamnés pour des faits commis alors qu'ils étaient mineurs, en violation de la Convention des Nations Unies des droits de l'enfant, qu'il a signée en 1991 et ratifiée en 1994.
L'avocat avait expliqué il y a quelques jours à l'AFP que son client avait produit de faux aveux, avant de se rétracter au moment du procès, en vain.
Les autorités ont procédé le 1er mai à la pendaison de Delara Darabi, reconnue coupable d'un meurtre à l'âge de 17 ans. La condamnée avait protesté de son innocence après avoir avoué le crime, en expliquant que cet aveu visait à épargner son complice, qui était majeur.
Les protestations internationales qui ont suivi son exécution ont contribué, semble-t-il, au report de l'exécution de deux jeunes Iraniens, condamnés à mort pour des meurtres commis avant leur majorité.
Amir Khaleqi a été condamné pour avoir tué, quand il avait 16 ans et alors qu'il était ivre, un homme lors d'une bagarre. Safar Angouti a été condamné à l'âge de 17 ans pour avoir tué un rival en amour.
Au moins 135 autres condamnés mineurs au moment des faits attendent dans le couloir de la mort en Iran, selon l'organisation internationale Human Rights Watch.
avec AFP