AFP 04 mars 2007- Une Iranienne risque la peine de mort pour avoir empoisonné son père, qu'elle a accusé de l'avoir violé et mise enceinte, a rapporté dimanche un quotidien iranien.
La jeune femme de 22 ans, présentée sous son seul prénom de Samira, a tué son père Nasrollah en décembre 2005 en mettant du cyanure dans son jus de fruit, parce qu'il "la violait depuis l'ge de 19 ans", a dit le journal Etemad-Melli.
La jeune femme a été inculpée de meurtre par le parquet, et sa grand-mère et ses oncles ont usé de leur droit, conformément à la loi islamique, pour demander sa mise à mort.
"Je suis restée silencieuse pour préserver ma réputation, mais quand mon père m'a mise enceinte je ne l'ai plus supporté et je l'ai tué en mettant du cyanure dans son jus de fruit", a-t-elle déclaré, samedi, devant un tribunal, selon le journal.
Elle est aussi accusée d'avoir entretenu une relation illégitime avec un homme qui lui aurait fourni le poison, et qui est inculpé de complicité de meurtre.
Samira a expliqué que sa mère n'était pas au courant des abus sexuels de son père, et qu'elle l'a aidé à avorter car elle lui avait fait croire qu'elle était enceinte de son petit-ami.
"Je ne pouvais rien dire à personne. Je disais simplement à ma mère et ma grand-mère que j'avais peur de rester seule à la maison avec mon père", a-t-elle racontée au tribunal affirmant qu'il avait essayé d'acheter son silence en lui offrant une voiture, un ordinateur, et des voyages à l'étranger.
La loi islamique en vigueur en Iran permet aux parents, frères et soeurs et enfants d'une victime de meurtre de demander la peine de mort pour le coupable.
"Un de mes oncles qui a demandé l'exécution a aussi abusé (sexuellement, ndlr) de moi", a dit encore Samira, que ses frères et soeurs ont pardonné.
Selon l'avocat de Samira, Abdolsamad Khoramshahi, la jeune femme "croyait que son père était Mahdur-od-Dam (une personne dont le sang peut être versé impunément selon la charia, ndlr) et a affirmé que son geste avait a été commis pour un noble motif".
Plusieurs Iraniennes jugées ces derniers mois pour avoir tué des hommes qu'elles accusaient d'avoir abusé d'elles sexuellement ont été acquittées.