VOA – Une femme tient une photo de jeunes mariés, victimes de l’accident de l’avion Boeing 737-800, vol 752, alors que les gens se rassemblent pour rendre hommage aux victimes, à Téhéran, en Iran, le 11 janvier 2020. La honte éprouvée et la fureur détectable dans les moindres mots du peuple s’abattent contre le Guide suprême. Comment pouvait-il ignorer la cause du crash de l’avion ukrainien ?
Des centaines d’Iraniens ont manifesté samedi dans plusieurs villes du pays après que le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique d’Iran (les pasdarans) a reconnu avoir abattu par erreur un avion civil ukrainien, tuant les 176 personnes à bord.
À Téhéran, des étudiants de l’Université Sharif, également connue sous le nom de MIT d’Iran, ont scandé : « Le référendum est le salut de notre peuple ! » (Vidéos)
Les manifestations ne se sont pas limitées à Téhéran. Les habitants de la ville de Rasht, dans le nord du pays, ont scandé que le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et ses alliés, étaient pour eux des sources de déshonneur.
La police anti-émeute observe des manifestants près de l’Université Amirkabir de Téhéran.
Des vidéos de protestation montrent des manifestants criant « A bas le dictateur ! » Et qualifiant le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, de « traître », près de l’Université polytechnique de Téhéran (Amirkabir).
Dans une vidéo publiée sur le compte Instagram du cinéaste Jafar Panahi, la police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants près de l’Université Amirkabir de Téhéran.
Des manifestants près de l’Université Sharif à Téhéran scandent : « Notre chef est ignorant et une source de honte. » (Source : VOA)
Certaines images publiées sur les réseaux sociaux montrent la présence des forces de sécurité autour de la place Azadi à Téhéran. (DW – 12 janvier 2020)
Selon un article du New-York Times du 11 janvier dernier, « des manifestations ont éclaté à Téhéran et dans d’autres villes iraniennes alors que des citoyens stupéfaits ont trouvé une nouvelle raison de se méfier de l’ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de l’Iran, et d’autres responsables. Des vidéos de protestation ont même montré des iraniens qui criaient : « Khamenei est un meurtrier ! » Et des gaz lacrymogènes projetés par la police anti-émeute sur les manifestants déchainés.
L’article du New-York Times poursuit : « L’aveu stupéfiant de l’Iran selon lequel ses forces ont abattu par erreur un avion de ligne ukrainien – faisant marche arrière après trois jours de déni – n’a pas fait grand-chose pour apaiser la fureur grandissante à l’intérieur du pays et au-delà, samedi, alors que la tragédie mortelle s’est transformée en une crise politique explosive pour les dirigeants de Téhéran et a éclipsé leur lutte avec le États Unis.
Les responsables ukrainiens ont critiqué la conduite de l’Iran, laissant entendre que les Iraniens n’auraient pas reconnu leur responsabilité si les enquêteurs ukrainiens n’avaient pas trouvé les preuves d’une frappe de missiles dans l’épave du crash, qui a tué les 176 personnes à bord.
Des manifestations ont éclaté à Téhéran et dans d’autres villes iraniennes alors que des citoyens stupéfaits ont trouvé une nouvelle raison de se méfier de l’ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de l’Iran, et d’autres responsables. Des vidéos de protestation montraient même des cris comme : « Khamenei est un meurtrier ! »
M. Khamenei a déclaré qu’il avait ordonné à ses subordonnés d’être honnêtes quant à la responsabilité de l’Iran dans la catastrophe. Lui et le président Hassan Rouhani ont déclaré qu’ils n’avaient pas appris la véritable cause avant qu’une enquête militaire interne ne soit terminée, vendredi. Mais cette affirmation a soulevé de nouvelles questions : comment les deux hauts dirigeants du régime – M. Khamenei est le commandant en chef – pouvaient ne pas savoir.
(The New York Times – 11 janvier 2020)