CSDHI – Le prisonnier politique, Soheil Arabi, qui en est à son quarante-sixième jour de grève de la faim à la Grande prison de Téhéran, a envoyé le message suivant :« Mettez en place la transmission de Norouz ou Sofreh (tradition du Nouvel An persan) devant leurs portes de prison (du régime).
C’est sec et bizarre dans la chambre de torture où l’on meurt en souffrant de dépression, après une grève infructueuse.
J’aime mieux la première option de la « mort » que de céder aux oppresseurs.
Briser ma grève signifie : moi, Arash, Golrokh et Atena (trois autres prisonniers politiques), devons continuer à endurer la torture qui empire chaque jour.
Un vrai combattant, même à l’intérieur de la prison, ne restera jamais silencieux face à l’oppression de lui-même et des personnes qui se sont sacrifiés pour eux. Maintenant qu’ils torturent mes amis, je crie de tout mon cœur et j’appelle tous les partisans des prisonniers politiques à ne pas m’abandonner, moi et mes camarades, sur ce chemin.
Mettez en place la diffusion de Norouz devant leurs prisons et, en tenant les photos des prisonniers politiques, envoyez d’abord un message à vos héros pour qu’ils ne sont pas livrés à eux-même ; deuxièmement avertissez les tortionnaires qu’ils ne sont pas autorisés à nous tourmenter comme ils le souhaitent.
Poème :
Les personnes en deuil n’ont aucune chance pour « Eid » (la célébration du Nouvel An persan)
O Eid revient d’Iran puisque nous n’avons pas d’Eïd en Iran
Quand le perroquet dans une cage dit « Happy Eid »
On sait que c’est une simple imitation et qu’elle n’est pas réelle
Là pourrait mourir dans la cellule un prisonnier innocent
Mais, l’oppresseur criminel ne durera jamais éternellement
Après trois jours en disant non à l’eau, à la nourriture, aux aliments, et même au sérum, vous vous sentez comme un désert. Un désert qui se dessèche à tout moment. Chaque moment, vous vous sentez sec. Non ! Non ! Les gouttes d’eau ne peuvent pas me sauver de l’assèchement.
Je veux une inondation.
Une inondation qui renverse cet appareil d’oppression, qui a enchaîné les intellectuels et les partisants des opprimés, de Mina Zarrin à Athena Daemi, qui ont passé les meilleurs jours de leur jeunesse dans les prisons de « la République islamique ». Et aussi, de Mohammad Nazari, Ali Moezi, Arash Sadeghi à Alireza Tavakoli.
Tout ceci pour atteindre un point aujourd’hui que ni les « réformateurs » ni les « principaux » n’ont été compatissants à notre égard et nous devrions mettre en œuvre une fin heureuse à cette histoire triste et amère, le plus tôt possible.
L’hiver sera terminé.
Soheil Arabi – La Grande prison de Téhéran
Source : les droits de l’homme en Iran