CSDHI – L’avocate des droits humains, emprisonnée, Nasrin Sotoudeh, a entamé une deuxième grève de la faim, le 26 novembre 2018, pour protester contre le refus des autorités iraniennes d’autoriser Farhad Meysami, son camarade prisonnier politique en difficulté, à être hospitalisé, a indiqué une source au Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI).
L’emprisonnement de Meysami et le refus des autorités de lui permettre de recevoir des soins médicaux appropriés ont amené l’ONU à demander à l’Iran de garantir les droits de Meysami, de Sotoudeh et de son mari Reza Khandan (également emprisonné), notamment leur droit à un procès équitable devant un tribunal impartial.
C’est la deuxième fois en trois mois que Sotoudeh refuse de la nourriture pour soutenir Meysami, un défenseur des droits humains détenu dans une pièce adjacente à la clinique de la prison d’Evine et qui survivait, il y a un mois, grâce aux injections de sérum.
Meysami, médecin âgé de 48 ans, a été arrêté le 31 juillet 2018 par des agents du ministère du renseignement iranien pour avoir plaidé pacifiquement contre la loi iranienne sur le hijab. Lors d’une descente chez lui avant de l’arrêter, les agents ont trouvé des badges portant l’inscription « Je suis contre le hijab obligatoire », qui sont maintenant utilisés comme preuve pour le condamner.
Le lendemain, Meysami a entamé une grève de la faim pour protester contre son arrestation basée sur des accusations liées à la sécurité nationale, forgées de toutes pièces, et pour demander aux autorités de cesser de harceler les membres de sa famille.
« La vie de Farhad Meysami est plus que jamais en danger et il a besoin de soins immédiats dans un hôpital fiable en dehors de la prison », a écrit le mari de Sotoudeh, Reza Khandan, dans une lettre de la prison d’Evine datant du 14 octobre.
« Cela fait plus de 75 jours que le Dr Meysami a entamé cette grève de la faim difficile et alarmante », a-t-il ajouté. « Cela fait près de trois semaines depuis qu’il a été conduit de force d’une section publique à la clinique de la prison ».
Sotoudeh, Khandan et Meysami ont tous les trois été arrêtés au cours de l’été 2018 dans le cadre d’une vague de répression généralisée à l’encontre de défenseurs des droits humains et des avocats ayant pris en charge des affaires politiquement sensibles.
Source : Centre pour les droits de l’homme en Iran