CSDHI – Amnesty International a demandé au régime iranien de cesser de harceler, d’arrêter et d’emprisonner des manifestants pacifiques prônant la fin des lois « dégradantes et discriminatoires » au sujet du hijab, ainsi que de libérer immédiatement et sans condition les femmes et hommes déjà détenus pour cette raison.
Yasmin Aryani et Monireh Arabshahi, défenseuses des droits des femmes, ont été arrêtées la semaine dernière pour leur activisme pacifique, tandis que Vida Movahedi, qui a été jetée en prison en octobre, a été condamnée à un an de prison pour avoir manifesté pacifiquement.
En outre, les forces de sécurité répressives ont téléphoné à plusieurs autres militantes des droits des femmes pour leur annoncer qu’elles seraient arrêtées si elles continuaient de faire campagne contre le voile obligatoire ou les convoqueraient pour un interrogatoire, ce qui pourraient les mener à une peine de prison.
Amnesty International a également rappelé dans sa déclaration : « Les services du renseignement et de la sécurité iraniens ont également proféré plusieurs menaces aux défenseurs des droits des femmes lors d’appels téléphoniques menaçants, les avertissant qu’elles seraient arrêtées si elles continuaient de faire campagne contre le voile obligatoire. Certaines ont été convoquées pour interrogatoire et craignent une arrestation imminente ».
Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du Centre pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré : « Les autorités iraniennes semblent se déchaîner en réaction à la désobéissance grandissante émanant des femmes iraniennes et au mouvement populaire pacifique croissant contre les lois sur le voile obligatoire dans le but de les intimider pour les faire taire et les soumettre ».
Elle a décrit la criminalisation des femmes et des filles qui n’adhèrent pas au hijab comme une forme de discrimination « cruelle, inhumaine et dégradante » fondée sur le sexe, qui « porte atteinte à la dignité des femmes ». Elle a appelé les autorités iraniennes à libérer toutes les défenseuses des droits des femmes arrêtées pour leur activisme pacifique.
Les arrestations
Yasmin Aryani a été arrêtée le 10 avril chez elle à Téhéran et emmenée dans un lieu inconnu. Sa mère, Monireh Arabshahi, a été arrêtée le lendemain, le jeudi 11 avril 2019, alors qu’elle se rendait au centre de détention de Vozara à Téhéran pour prendre des nouvelles de sa fille.
Aryani n’a pas été autorisée à contacter sa famille avant le 15 avril, date à laquelle elle a été autorisée à passer un bref appel téléphonique sans révéler le lieu où elle se trouvait.
Il a été dit que les forces de sécurité de l’Etat (SSF), se référant à leur résidence mercredi 10 avril, avaient un mandat d’arrêt pour arrêter la mère et la fille, mais comme Mme Arab-Shahi n’était pas présente, seule Yasamin a été arrêtée. Le mandat a été émis par le bureau du procureur de Karaj.
Arabshahi est actuellement détenue dans la prison de Shahr-e Rey (Gharchak), réputée pour ses conditions de surpopulation et d’hygiène. La prison n’a pas accès à l’eau potable, les prisonniers sont peu nourris et n’ont presque pas accès aux médicaments et sortent rarement prendre l’air .
On pense qu’elles ont été arrêtées pour avoir participé à une vidéo qui est devenue s’est répandue sur Internet lors de la Journée internationale de la femme, où elles sont apparues sans le hijab et ont discuté des droits des femmes dans une trame de métro à Téhéran, tout en remettant des fleurs aux passagères.
Arabshahi a déclaré : « J’espère que le jour viendra où les femmes ne seront plus obligées de se battre pour l’égalité ».
Les accusations portées contre elles seraient « propagande contre le système » et « incitation à la corruption et à la prostitution » ; deux accusations vagues qui n’ont pas de véritable sens.
Source : Les droits de l’homme en Iran