Trois leaders étudiants, détenus depuis mai 2007 pour insulte contre l'islam, ont écopé de peines allant de 22 à 30 mois de prison ferme, a déclaré mardi le porte-parole de la justice, Alireza Jamshidi, lors d'une conférence de presse.
Pourtant, en décembre, Ehsan Mansouri, Majid Tavakoli et Ahmad Ghassaban, de l'université Amir Kabir, l'une des plus prestigieuses du pays, avaient été innocentés en appel des accusations d'insultes aux "valeurs religieuses" et envers les "dirigeants de la République". Mais ils n'avaient pas été libérés.
Ils sont détenus depuis mai 2007 pour insulte aux valeurs de l'islam dans des journaux étudiants réformateurs, ce qu'ils ont toujours nié, parlant d'une machination.
"Les étudiants d'Amir Kabir ont été reconnus coupables par le tribunal d'appel de propagande contre le régime, de propagation de mensonges et insultes aux valeurs religieuses", a déclaré M. Jamshidi.
"Majid Tavakoli a été condamné à 30 mois de prison, Ahmad Ghassaban à 26 mois et Ehsan Mansouri à 22 mois", a-t-il déclaré.
Le tribunal révolutionnaire de Téhéran avait condamné en octobre dernier les trois étudiants à respectivement trois, deux ans et demi et deux ans de prison.
Deux mois plus tard, en décembre 2007, un autre tribunal avait innocenté les trois étudiants de la plupart des accusations, les condamnant seulement à quatre mois de prison. Leur avocat avait même espéré une libération.
Mais le procureur général de Téhéran, Saïd Mortazavi, devenu célèbre pour avoir fermé de nombreux journaux réformateurs ces dernières années, était intervenu personnellement pour demander un nouveau verdict.
"Ils vont purger leur peine avant d'être libérés", a assuré M. Jamshidi. La détention des trois étudiants avait entraîné de nombreuses manifestations de protestation dans les universités de Téhéran.
Ces manifestations ont été l'occasion de nombreuses critiques contre la politique du gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad mais aussi la répression touchant des milieux étudiants.
L'université Amir Kabir de Téhéran est un foyer de contestation étudiante où M. Ahmadinejad a été l'objet de quolibets et de sifflets lors d'un discours à l'automne 2006.
(AFP)