CSDHI – Les familles de huit écologistes emprisonnés en Iran pour des accusations de contrefaçon ont appelé le chef du pouvoir judiciaire iranien, Ebrahim Raisi, à leur accorder une permission avec les quelques 54000 autres prisonniers qui ont été libérés en mars 2020 après que des organisations de défense des droits humains ont exprimé de sérieuses préoccupations pour leur sécurité au milieu de l’épidémie mortelle du coronavirus COVID-19 dans le pays.
La lettre des familles a été publiée en persan par l’Agence de presse officielle du travail iranien (ILNA), le 4 mars 2020. Voici des extraits de la lettre traduite par le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI).
Cher Dr. Seyed Ebrahim Raisi
Honorable Chef du pouvoir judiciaire
Avec salutations et respect,
Nous, les familles de prisonniers, remercions Votre Excellence d’avoir publié des décrets ordonnant des mesures pour prévenir la propagation du coronavirus dans les prisons ainsi que l’octroi de congé aux détenus et vous souhaitons beaucoup de succès et de santé. Cependant, nous sommes déçus que l’octroi de permissions, dont le but est de protéger la santé physique et mentale des détenus, soit basé sur le « type de crime » et la « durée de la peine », ce qui rend les conditions difficiles pour les détenus exclus des décrets, ainsi que pour leurs familles.
Vous reconnaîtrez que la probabilité que des détenus tombent malades à cause de la propagation de la maladie n’a aucun rapport avec le « type de crime » ou la « durée de la peine », et fixer de telles conditions pour les détenus dans les affaires de sécurité nationale condamnées à moins de cinq ans est trop sévère envers les droits des détenus et de leurs familles à mesure que le coronavirus se propage.
Cher Dr Raisi… Nous demandons humblement à Votre Excellence s’il est juste et juste que les fraudeurs soient libérés… et cependant excluent nos proches qui ont passé de longues périodes en isolement cellulaire pendant cette période dangereuse et inquiétante ?!
… Nos proches, qu’ils soient jugés coupables par le système judiciaire ou innocents aux yeux de leur famille, sont les enfants de ce pays qui aiment cette terre. Par respect pour les larmes de leurs mères anxieuses et les années passées par temps chaud et froid pour la gloire de leur pays, nous sollicitons votre bienveillance car leur vie est entre les mains de vos administrateurs…
Cher Dr Raisi, les yeux de ces chères mères, sœurs, pères, frères et conjoints de ces êtres chers espèrent voir la lumière par la porte qui s’ouvrira avec l’ordre de votre excellence. Ne leur refusez pas la permission qui est la moindre des actions que vous pourriez entreprendre en ces temps difficiles avec la propagation de cette maladie, une action qui soulagerait la douleur de deux ans de séparation et d’angoisse pour ces familles et ces individus. Si Dieu le veut, ces mères anxieuses et inquiètes ne seront pas déçues. Que Dieu vous bénisse et puissiez rester en bonne santé.
Les familles de Morad Tahbaz, Amirhossein Khaleghi, Taher Ghadirian, Sam Rajabi, Houman Jowkar, Abdolreza Kouhpayeh, Niloufar Bayani et Sepideh Kashani.
Source : Le Centre des droits de l’homme en Iran