CSDHI – Un test au coronavirus effectué au hasard dans le quartier 8 de la prison d’Evine en Iran, le dimanche 9 août, a révélé que 12 des 17 détenus étaient positifs.
Les 12 détenus ont été transférés au dispensaire de la prison.
Le professeur Esmail Abdi, le militant syndical Jafar Azimzadeh, l’avocat Amir Salar Davoudi, Majid Azarpay, Fereydoun Ahmadi et Saeed Sharifi font partie des 12 détenus infectés dans le quartier 8 de la prison d’Evine de Téhéran en Iran.
Esmail Abdi souffrait déjà d’asthme, et Jafar Azimzadeh souffre de complications rénales, cardiaques et circulatoires, ce qui les rend plus vulnérables au coronavirus.
Les organisations de défense des droits humains ont mis en garde à plusieurs reprises contre l’apparition du virus dans les prisons iraniennes, en demandant la libération des prisonniers politiques et des prisonniers de conscience.
Le 31 juillet, Amnesty International a révélé quatre lettres officielles ayant fait l’objet de fuites, envoyées par des hauts fonctionnaires responsables de la gestion des prisons iraniennes au ministère de la santé entre fin février 2020 et début juillet 2020, en rapport avec la propagation de la COVID-19 dans les prisons iraniennes.
Ces lettres tirent la sonnette d’alarme sur les graves pénuries d’équipements de protection, de produits désinfectants et de dispositifs médicaux essentiels, et demandent un financement et une assistance d’urgence. Les lettres montrent qu’au début du mois de juillet 2020, le ministère de la santé n’avait pas réagi.
Les autorités iraniennes ont délibérément refusé tout traitement médical aux prisonniers d’opinion et autres prisonniers politiques, mettant ainsi leur vie et leur santé en grave danger. Dans certains cas, elles refusent des soins médicaux aux détenus pour les punir ou pour les contraindre à faire de faux aveux contre leur gré.
Un autre cas est celui du prisonnier politique Gholam Hossein Kalbi qui purge une peine de prison à vie dans le quartier 7 de la prison de Sheiban à Ahwaz, et qui est soupçonné d’être infecté par le coronavirus.
Un certain nombre de condamnés pour trafic de drogue dans le quartier 7 ont déjà été infectés et ont transmis le virus à d’autres détenus du quartier. M. Kalbi est détenu dans ce pavillon en violation du principe de séparation des prisonniers selon la catégorie de leurs crimes. Les autorités ont refusé de l’envoyer dans le quartier des prisonniers politiques.
Iran Human Rights Monitor (Iran HRM) est sérieusement préoccupé par la santé de ces prisonniers politiques et des autres détenus qui ont été infectés. Les prisonniers malades doivent être libérés immédiatement et sans condition, et traités d’urgence dans des centres médicaux publics.
Le régime et le pouvoir judiciaire iraniens doivent être tenus pour responsables de la vie et de la santé des prisonniers iraniens et de la catastrophe humanitaire dans les prisons iraniennes.
Source : Iran HRM