CSDHI – Etre chrétiens, bahaïs, musulmans sunnites, derviches ou d’une branche autre que le chiisme officiel est un délit pour la dictature religieuse en Iran. Il suffit d’avoir une confession différente des mollahs pour aller en prison, voir ses lieux de cultes et ses cimetières détruits, ses biens saisis et ses proches persécutés.
Dans la prison tentaculaire de Rajaïchar à Karadj, ville carcérale en banlieue de Téhéran, plus de 70 détenus confessionnels sunnites sont incarcérés. 42 sont condamnés de 5 à 20 ans de prison uniquement pour leur foi sunnite. Ils se trouvent dans la section 7 du quartier 21. Au moins 30 autres, en général condamnés à mort, sont incarcérés dans la section 10 du quartier 4. En effet, la foi peut mener à la peine de mort dans le régime intégiste islamiste en Iran.
Ces prisonniers ne bénéficient d’aucune grâce, remise de peine ou liberté conditionnelle. Aucun de ces 70 détenus n’ont bénéficié de permission de sortie, même très courte.
La prison en Iran est un pilier du système répressif intégriste. Les cautions pour les libérations conditionnelles sont devenues un commerce très lucratif pour les autorités pénitentiaires et judiciaires. Toutes sortes de permissions de sortie provisoire sont accordées au grè des juges et des autorités, avec otages à la clé ou persécution de la famille. Il s’agit surtout de sorties médicales pour suivre un traitement à l’extérieur, ou encore de visite à la famille pour un enterrement.
Les détenus sunnites, comme ceux des autres confessions, sont confrontés à deux fois plus de difficultés. Accusés « d’atteinte à la sécurité nationale », de « propagande contre le régime », de « corruption sur Terre » et de « guerre contre Dieu » (lire guerre contre les mollahs), ils sont souvent condamnés à mort, alors que rien n’est dit sur leurs activités.
La majorité de ces détenus ont été arrêtés entre 2009 à 2011, grande période de révolte post-électorale, dans la province du Kurdistan iranien par les services de renseignement et maintenus des mois entiers en isolement cellulaire sans le moindre accès à un avocat ou à leur famille. Lors de cette incarcération, ils ont fait l’objet de toutes les maltraitances.
Les noms des prisonniers sunnites condamnés à mort, dont les peines ont été confirmées par la cour suprême, et qui se trouvent dans la section 10 du quartier 4 sont : Kaveh Veissi, Behrouz Chanzari, Taleb Melki, Chahram Ahmadi, Kaveh Charifi, Arach Charifi, Varia Ghaderi Fard, Keyvan Momenifard, Barzan Nassrollah-Zadeh, Alem Barmachti, Pouria Mohammadi, Ahmad nassiri, Idriss Nemati, Farzad Honarjou, Seyed-Chahou Ebrahimi, Mohammad Yavar Rahmati, Bahman Rahmati, Mokhtar Rahimi, Mohammad Gharibi, Farchid Nasseri, Mohammad Keyvan Karimi, Amjad Salehi, Omid Peyvand, Ali Modjahedi, Hekmat Charifi, Omar Abdollahi et Omid Mohammadi.