CSDHI – Dans une lettre adressée aux ambassadeurs qui se sont rendus dans la prison d’Evine à l’occasion d’une visite guidée le 5 juillet 2017, la prisonnière politique, Maryam Akbari Monfared, a déclaré que ce qu’ils avaient vu était un « village de Potemkine » (un trompe-l’œil à des fins de propagande).
Maryam Akbari Monfared, mère de trois enfants, est enfermée en prison depuis huit ans pour avoir eu des contacts avec ses soeurs et ses frères qui sont membres de l’opposition. Elle a déjà perdu quatre frères et sœurs au cours des exécutions massives des années 1980 et lors du massacre des prisonniers politiques en 1988. Voici quelques extraits de sa lettre :
Quand j’ai vu une photo de votre réunion dans les journaux, j’ai regretté que les grands arbres verts, vous abritant de leurs ombres pendant les quelques heures de discussions, ne puissent pas parler et vous dire de quoi ils ont été témoins depuis qu’ils sont de jeunes plants jusqu’à aujourd’hui …
M. Gharibabadi, secrétaire général adjoint aux affaires internationales du Conseil supérieur des droits de l’homme, vous a dit que certains pays et certains médias ont diffusé des images fausses et inexactes des prisons iraniennes.
Si cela est vrai et que les conditions sont si excellentes dans leurs prisons, pourquoi ne permettent-ils pas aux rapporteurs spéciaux des Nations Unies pour les droits de l’homme, M. Ahmad Shahid et Mme Asma Jahangir, de juste visiter l’Iran, sans parler de les autoriser à venir dans les prisons ?
J’ai été témoin de scènes et de conditions de détention innommables …
Je n’ai vu et connu que des atrocités éhontées.
Maintenant, je m’adresse à vous, je tends mes mains menottées vers vous afin que vous m’aidiez à démasquer ce théâtre de marionnettes … Je veux que vous entendiez nos douleurs, que vous en soyez l’écho et que vous deveniez la voix de ceux qui « sont sans voix ».
Source : Les droits d l’homme en Iran