Cinq syndicalistes iraniens arrêtés en août après s'être rendus à la maison du chef du syndicat des conducteurs d'autobus, lui aussi détenu, sont accusés d'action contre la sécurité nationale, a déclaré dimanche un de leurs avocats.
La femme du chef du syndicat a par ailleurs expliqué qu'il lui avait été interdit de rencontrer son mari depuis son interpellation.
"Ils sont tous accusés d'action contre la sécurité nationale", a dit Parviz Khorshid, cité par l'agence Isna.
L'avocat avait indiqué le 12 août qu'Ebrahim Madadi, Yagoub Salimi, Seyed Davoud Razavi, Ghohari et Homayoun Jaberi avaient été arrêtés après s'être rendus au domicile de Mansour Ossalou, dont plusieurs organisations internationales réclament la libération.
Selon Me Khorshid, Seyed Davoud Razavi vient "d'être libéré sous caution, et deux autres ont été précédemment libérés sous la garantie d'un tiers".
Mansour Ossalou, responsable du Syndicat des conducteurs d'autobus de Téhéran et ses faubourgs, est emprisonné à Evine (nord de Téhéran) depuis juillet, après plusieurs mouvements des conducteurs d'autobus de Téhéran pour protester contre leurs bas salaires et leurs conditions de vie.
Il a été condamné à quatre ans de prison pour action contre la sécurité nationale et à un an de prison pour propagande contre le régime islamique, selon l'agence Isna.
L'épouse de M. Ossalou a expliqué dimanche n'avoir pas été autorisée à rencontrer son mari depuis son interpellation.
"Au cours des deux derniers mois, mon mari a eu seulement deux contacts (téléphoniques, ndlr) avec moi et à chaque fois cela a duré moins de deux minutes, pour nous informer qu'il était en bonne santé", a déclaré l'épouse au quotidien Etemad Meli, qui n'a pas précisé son nom.
Elle a expliqué qu'aucun responsable judiciaire n'avait justifié ce traitement: "personne ne nous répond et même les avocats n'ont pas accès aux responsables. Personne ne veut entendre ce que nous avons à dire alors que c'est le droit le plus absolu d'un enfant de voir son père emprisonné", a-t-elle dit.
Le vice-procureur de Téhéran, Hassan Hadad, a expliqué que M. Ossalou avait été arrêté pour avoir distribué des tracts et tenté de créer un syndicat illégal.
Amnesty International, la Confédération syndicale internationale (CSI) et la Fédération internationale du transport (ITF) ont organisé début août une journée d'action mondiale demandant la libération de M. Ossalou.
(AFP)