CSDHI – Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien a reconnu, mardi 5 mai 2020, l’arrestation de deux étudiants d’élite de l’université de technologie de Charif après les avoir maintenus en détention pendant 26 jours.
Gholam-Hossein Esmaili, qui s’est entretenu avec des journalistes, a déclaré que les deux étudiants étaient liés à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK).
Récitant une série de fausses accusations, Esmaili a affirmé que les étudiants – qui n’ont pas été nommés – s’étaient engagés dans des « actions de diversion » et « tentaient de mener des opérations de sabotage ». « Des engins explosifs utilisés dans des opérations de sabotage ont été découverts lors de la perquisition de leur domicile », a-t-il déclaré.
« En plein Coronavirus, il s’agissait essentiellement d’une conspiration de l’ennemi ; ils voulaient créer le chaos dans le pays, ce qui a heureusement été contrecarré par la vigilance et l’action opportune des agents du ministère du renseignement », a ajouté le porte-parole du pouvoir judiciaire.
Il semble que le porte-parole du pouvoir judiciaire fasse référence à Ali Younessi, 20 ans, étudiant en informatique de l’université de technologie Charif de Téhéran, et à Amir-Hossein Moradi, autre étudiant d’élite en physique, tous deux arrêtés le 10 avril.
Amir Hossein Moradi a disparu. Ali Younessi quant à lui, a été ramené chez lui, avec des blessures et des marques de torture. La famille d’Ali Younessi affirme qu’il a été agressé et blessé par douze agents de sécurité. Après quelques heures, ses parents ont été emmenés avec lui et interrogés pendant des heures sous pression.
Ali Younessi, qui a remporté la médaille d’or aux Olympiades internationales d’astronomie en 2018 en Chine, est âgé de vingt ans. Il est en deuxième année d’informatique à l’université de technologie Charif de Téhéran.
Amir Hossein Moradi a également remporté la médaille d’argent de l’Olympiade en 2017.
Le 5 mai, l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran a annoncé les noms de 18 autres personnes, parmi les nombreuses ayant été arrêtées :
Mohammad Reza Ashrafi Samani, à Ispahan
Mme Nahid Fat’halian, à Téhéran
Kamran Rezaeifar, à Téhéran
Sepehr Imam Jomeh, à Téhéran
Mme Parastou Mo’ini, à Téhéran
Mme Zahra Safa’i, à Téhéran
Bijan Kazemi, à Kouhdacht
Mme Forough Taghipour, à Téhéran
Mme Marzieh Farsi, à Téhéran
Massoud Rad, à Téhéran
Mohammad Mehri, à Qom
Mme Somayeh Bidi, à Karaj
Mohammad Hassani, à Karaj
Rasoul Hassanvand, à Khorramabad
Gholam Ali Alipour, à Amol
Mehran Gharabaghi, à Behbahan
Majid Khademi, à Behbahan
Saïd Rad, à Semnan
Mme Maryam Radjavi, dirigeante de l’opposition iranienne, a souligné que les détenus sont soumis à la torture et risquent d’être exécutés, et qu’ils risquent de contracter le coronavirus. Elle a exhorté le Secrétaire général des Nations unies, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme et le Conseil des droits de l’homme, ainsi que les organisations internationales, à prendre des mesures urgentes pour obtenir la libération de ces détenus et à envoyer des missions internationales pour inspecter les prisons du régime et rencontrer ces prisonniers.
Source : Iran HRM