Plusieurs dizaines d'étudiants iraniens ont manifesté dimanche à Téhéran dans le dernier appel en date en faveur de la libération de trois de leurs camarades emprisonnés, qui s'est accompagné de critiques du pouvoir, a rapporté l'agence Isna.
C'est la troisième manifestation à la faculté de gestion de l'Université Amir Kabir depuis que les trois étudiants ont été condamnés le 16 octobre à des peines de prison allant jusqu'à trois ans.
Les étudiants ont aussi manifesté pour la libération de trois autres étudiants interpellés lors d'une manifestation similaire la semaine dernière à l'Université Alameh Tabatabaï de Téhéran.
Les trois étudiants interpellés la semaine dernière sont Arman Sedaghati, Behnam Sepehrmand et Maziar Samei, selon le site internet de l'association des étudiants d'Amir Kabir.
Leur détention n'a pas encore été officiellement confirmée par les autorités judiciaires.
Lors de la manifestation dimanche les étudiants ont lancé des slogans tels que : "mon camarade est en prison, il ne sert à rien de venir en cours", ainsi que "mort au dictateur", selon le site de l'association.
L'agence Isna a confirmé que les manifestants avaient crié des slogans hostiles à certains responsables du pays.
Les trois étudiants condamnés, Ehsan Mansouri, Majid Tavakoli et Ahmad Ghassaban l'ont été pour publication d'images anti-islamiques dans des publications estudiantines, ce qu'ils ont toujours nié.
Ehsan Mansouri a été condamné à deux ans de prison, Madjid Tavakoli à trois ans, et Ahmad Ghassaban à deux ans et demi de prison, sur la base d'accusations "d'atteinte à la sécurité nationale et d'insulte aux valeurs sacrées et aux dirigeants".
Des responsables des journaux étudiants réformateurs mis en cause avaient dénoncé un coup monté pour les discréditer, affirmant que des "inconnus" s'étaient appropriés leurs logos pour publier articles et dessins incriminés.
Début octobre, une centaine d'étudiants réformateurs avaient défié Mahmoud Ahmadinejad avec des slogans hostiles et réclamé la libération des trois étudiants, dans l'enceinte de l'Université de Téhéran, où le président iranien prononçait un discours.
"Ahmadinejad Pinochet, l'Iran ne deviendra pas le Chili", avaient-ils scandé.
(avec AFP)