CSDHI – Les dirigeants de la prière du vendredi à Téhéran ont critiqué le régime iranien pour ce qu’ils considéraient être une approche « douce » des manifestations féministes contre le hijab obligatoire, qui fontt partie des manifestations nationales anti-régime qui se déroulent depuis le début du mois de janvier.
L’ayatollah Ahmad Khatami, ecclésiastique iranien, a fait part de la critique le plus sévère, affirmant que le président iranien Hassan Rohani dirigeait implicitement les manifestations « sans hijab » et affirmant que les manifestants anti-hijab étaient des mandataires européens.
Cela pourrait être le fait des promesses faites par Rohani lors de sa campagne de réélection au sujet de la réduction de la pression sur les femmes et l’élimination de la discrimination à leur encontre.
Cependant, il est important de se rappeler que Rohani n’est pas un modéré et que, même s’il voulait promettre les choses qu’il a dites, il n’a pas le pouvoir de changer les choses puisque tout le pouvoir en Iran est entre les mains du Guide Suprême, Ali Khamenei.
10 ans de prison et la violence dans les rues
Il convient également de noter que cette « approche douce » a entraîné la détention de 30 manifestants qui risquent probablement de passer 10 ans en prison, car la justice iranienne vise à décourager les autres femmes de suivre leur exemple et de se joindre aux manifestations.
Dans une vidéo devenue virale, une femme anonyme est montrée en train d’être poussée par terre de son estrade par un policier iranien qui procède ensuite à son arrestation.
Le vice-président Masuma Ibtikar a insisté sur les manifestations contre le hijab obligatoire, à la suite du tumulte de cette vidéo, et a affirmé que le régime iranien approuve l’utilisation du pouvoir pour imposer le hijab dans les lieux publics. Il a, du moins, admis que la loi ne devrait pas être imposée par la force physique.
Quelle partie de cela est une approche douce ? Est-ce que l’approche dure consiste à tirer sur des femmes qui ne portent pas le hijab sur place ?
Réponse de l’Union Européenne
Par ailleurs, 45 membres de l’UE ont demandé dans une lettre ouverte que la haute représentante pour les affaires étrangères de l’UE, Federica Mogherini, soutienne publiquement les femmes détenues à cause de ce que le régime iranien qualifie de « hijab abusif « et demande leur libération immédiate et inconditionnelle.
Protestation
Cette manifestation populaire nationale contre le régime iranien, a débuté en décembre dernier, concernant une hausse des prix et un budget divulgué ce qui a réduit les subventions pour les pauvres.
Le budget, pour l’exercice financier de mars 2018-2019, a également augmenté les dépenses pour les forces de sécurité militaires et répressives du pays, y compris les Pasdarans.
Malgré deux mois de protestations à l’échelle nationale, le régime n’a pas radicalement changé le budget.
Source : les droits de l’homme en Iran