CSDHI – On se demande pour quelles raisons les habitants des provinces comme le Khouzistan, situé à côté du plus grand fleuve d’Iran et des agglomérations situées en bordure de mer, sont confrontés à une pénurie d’eau potable et de soif.
Selon un reportage diffusé sur une chaîne de télévision irakienne, le ministre iranien des affaires étrangères, Javad Zarif, avait entamé l’année dernière des négociations avec l’Irak pour exporter l’eau du Khouzistan vers Bassora. L’événement n’a pas été rapporté par les agences de presse iraniennes et les iraniens ne l’ont pas su jusqu’à ce que la chaîne de télévision Al-Baladi traite du sujet. Un certain nombre de vidéos amateurs a également été publié en ligne, montrant de gros tuyaux transportant de l’eau potable vers l’Irak.
C’est en raison de ces circonstances que les iraniens doivent acheter de l’eau potable en bouteille auprès de différentes entreprises. On ignore auprès de qui ces entreprises récupèrent leur eau et pourquoi le gouvernement ne peut pas utiliser cette source d’eau pour approvisionner en eau potable ses consommateurs. Ce sont des consommateurs qui paient des impôts pour pouvoir utiliser les services municipaux, y compris l’eau et, selon la loi, ils sont les propriétaires légitimes de l’eau comme l’une des principales ressources publiques du pays.
Selon les religieux chiites d’Iran, l’eau est incorporée dans ce que l’on appelle « l’Anfal », qui est la propriété de la population, et qui ne peut appartenir à un groupe spécifique.
Néanmoins, des rapports indiquent qu’un certain nombre de responsables gouvernementaux ont creusé des puits de plusieurs millions de dollars pour extraire de l’eau fossile, qui appartient en réalité aux générations futures et vend l’eau aux habitants.
Selon les statistiques officielles, environ 334 villes des 1 157 villes d’Iran sont confrontées à une pénurie d’eau.
Le 24 avril, l’agence de presse officielle IRNA a écrit un article intitulé « La crise de l’eau menace sérieusement la sécurité nationale », citant des chiffres choquants.
« Selon le ministère de l’énergie, 165 villes d’une population de 5,10 millions d’habitants se trouvent dans la zone jaune, 62 villes de 8,6 millions d’habitants sont dans la zone orange et 107 villes de 2,17 millions d’habitants sont dans la zone rouge, en termes de pénurie d’eau ».
« Au total, 334 villes sont confrontées à une pénurie d’eau », a écrit l’agence de presse officielle.
Dans un autre rapport, l’agence de presse officielle ISNA écrivait le 8 août que le responsable de la compagnie des eaux et des eaux usées avait annoncé que « 88 % des barrages du pays chargés de fournir de l’eau potable sont inadaptés », ajoutant que 46 barrages se trouvaient dans des conditions critiques.
« Selon Hamidreza Janbaz, 15 % de la population rurale n’a pas accès à une eau potable de qualité. Il a également signalé une pénurie d’eau dans 107 villes, ajoutant que ces villes étaient principalement surpeuplées et que 17 millions de personnes étaient actuellement confrontées à une pénurie d’eau ».
Malgré le fait que les médias publics aient tendance à dissimuler la vérité, ces chiffres montrent que la crise de l’eau en Iran, qui découle de l’incompétence et de la mauvaise gestion systématiques du gouvernement, s’est étendue à un grand nombre de villes et de villages iraniens.
Les rapports rassemblés de seulement quelques villes d’Iran montrent l’ampleur réelle de la crise de l’eau en Iran.
Le Khouzistan
Les habitants de nombreuses régions d’Iran utilisent de l’eau potable possédant une salinité de 450 à 500 micromètres. Mais bien que 30 % des eaux actuelles et coulantes de l’Iran traversent le Khouzistan, la salinité de l’eau dans les villes de la province est trois fois supérieure à celle des autres régions d’Iran.
L’eau du robinet disponible pour les habitants de la province est contaminée et iimpropre à la consommation.
Les habitants des villes et des villages de cette province sont obligés d’acheter de l’eau potable auprès de citernes privées. Les rapports indiquent que les gens doivent attendre en rang pour acheter de l’eau à ces camions citernes (…)
Dans une vidéo, un homme explique la crise de l’eau à Abadan et déclare que l’état de nombreux villages de la province était critique et que cela faisait plus de trois ans qu’ils achetaient de l’eau dans des jerricans en plastique. Il a déclaré que la vie des personnes vivant dans la région a été détruite.
Au cours du mois dernier (juillet), à Ramhormoz, plus de 250 personnes ont été empoisonnées par l’entrée d’eau brute et non traitée dans leurs conduites d’eau. Les sources locales disent que la plupart étaient des enfants et que deux enfants sont morts à l’hôpital.
Dans un autre cas, plus de 50 personnes vivant dans la ville de Rafi, dans le comté de Hoveyzeh, ont été empoisonnées après avoir utilisé de l’eau contaminée provenant d’une rivière car elles manquaient d’eau potable.
Les rapports indiquent également que le chef du centre de santé d’Ahvaz a annoncé une augmentation du nombre de cas de diarrhée dans la ville de Rafi, ajoutant qu’il s’agissait d’une « contamination microbienne dans le réseau hydrolique ».
Le chef du centre de santé a également déclaré que plus de 25 personnes souffraient de « diarrhée sanguinolente » (…)
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Source : Les droits de l’homme en Iran