CSDHI, le 24 août 2018 – Le Guide suprême du régime iranien Ali Khamenei affirme que le pays n’est pas confronté à une impasse et que son président Hassan Rohani tente de convaincre d’autres que le pays n’a pas à se faire de souci.
Pendant ce temps, les conditions économiques de l’Iran continuent de se détériorer chaque jour et les prix continuent de monter en flèche, entraînant la société iranienne vers une explosion. Les médias liés aux deux factions du régime iranien se moquent des affirmations de Khamenei et de Rohani et lancent des avertissements contre ce qui va arriver.
« La diminution du pouvoir économique de la population est une question importante et dangereuse et nous devons la prévenir », prévient le journal Jahan-e Sanat, rattaché à la faction de Rohani.
Pointant l’anéantissement de la classe moyenne iranienne Jahan-e Sanat met en garde : « Alors que la classe moyenne diminue et que ses membres s’engoufrent dans les classes inférieures, nous devrions anticiper les nouvelles manifestations ». Jahan-e Sanat conclut que le gouvernement n’a plus le pouvoir et la capacité de faire face aux défis auxquels il est confronté.
Amanollah Qaraee, un responsable du gouvernement, souligne une autre facette de cette crise qui s’intensifie, à savoir la grande défiance du peuple envers le régime. « Dans une telle société, nous nous dirigeons vers l’implosion », a-t-il déclaré.
Ebtekar, un autre journal officiel, a expliqué ce que « l’implosion » signifie en écrivant : « Si le peuple iranien estime que le pouvoir en place entrave leur vie, il le brisera ».
Ces commentaires émanant de différents organes de gouvernement et de différents responsables montrent clairement que la situation est en train d’échapper au contrôle du gouvernement et que le régime iranien se dirige vers une impasse. Pendant ce temps, les différentes factions du régime se blâment mutuellement sur les maux économiques du pays en essayant de contrôler la situation qui se détériore.
Eshaq Jahangiri, vice-président de Rohani, a reconnu la corruption économique qui frappe l’ensemble du régime et il a ajouté : « La corruption a malheureusement pris de l’ampleur et atteint certaines des plus hautes autorités du pays. Ils ne l’ont pas empêché quand ils le pouvaient ». Ses remarques, publiées dans Tasnim, visaient des responsables liés à la faction de Khamenei.
En réponse, Keyhan, le porte-parole de Khamenei, a accusé Jahangiri d’être responsable de la corruption, de l’inflation et de la crise monétaire qui est devenue problématique au cours de la dernière année.
Les luttes internes entre les responsables du régime et les factions alimentent effectivement les manifestations dans le pays et le régime a de plus en plus de mal à comprendre la situation.
La vérité est que le régime dans son ensemble est responsable de la corruption qui a bloqué les industries du pays et conduit l’Iran vers la faillite économique. Les seuls résultats des efforts du régime ont été des prix élevés, des revenus plus faibles et des taux de chômage plus élevés.
Mais la véritable impasse du régime iranien est son incapacité à contrôler l’escalade des manifestations à l’échelle nationale dans toutes les villes d’Iran. Les propres responsables du régime avertissent que leur navire coule lentement et qu’aucun d’entre eux ne peut rien y faire.