CSDHI – Twitter a suspendu plusieurs comptes iraniens d’informations, à la suite du harcèlement présumé de personnes qui pratiquent la religion bahaïe.
Le club de jeunes journalistes, YJC, dirigé par la télévision officielle, IRIB, et les agences de presse officielles, Mehr et IRNA, font partie des comptes en langue farsi suspendus samedi 20 juillet.
Certaines agences, notamment l’agence Fars et la chaîne de télévision anglophone Press TV, sont restées actives sur le site.
Les agences concernées ont émis l’hypothèse que les suspensions étaient liées à la couverture des tensions dans la région.
Ils pensaient en particulier avoir été pénalisés pour avoir signalé vendredi la saisie par l’Iran d’un pétrolier sous pavillon britannique dans le Golfe.
Une source Twitter a confirmé à plusieurs organes de presse, y compris la BBC, que les comptes avaient été suspendus pour harcèlement coordonné et ciblé de personnes associées à la religion Bahaïe, une religion minoritaire en Iran.
Les bahaïs déclarent que des centaines d’adeptes ont été tués depuis les années 1980 et que beaucoup d’autres ont été emprisonnés et torturés.
Bien que la communauté bahaïe compte plus de 300 000 membres en Iran, le pays ne reconnaît pas cette religion. Au lieu de cela, les partisans sont harcelés, poursuivis en justice et emprisonnés, a déclaré Human Rights Watch.
Le groupe de défense des droits humains ajoute que l’accès à l’éducation des bahaïs est sévèrement restreint et qu’il leur est interdit de s’inscrire à l’université. Les étudiants bahaïs sont expulsés si leur identité religieuse est découverte.
Twitter est interdit en Iran, mais de nombreuses personnes continuent à y accéder en utilisant des VPN, rapporte John McManus de la BBC.
YJC a lié la suspension à la crise des pétroliers en écrivant sur son site en langue farsi : « Bien que le lien entre ces deux événements reste incertain, de nombreux utilisateurs pensent que cela se produit sous la pression britannique sur les opérateurs de ce réseau social ».
Mehr, une agence de presse semi-officielle, a également indiqué sur son site Internet que ses comptes Twitter avaient été suspendus « après la publication de la saisie d’un pétrolier britannique par les pasdarans dans le détroit d’Hormuz ».
Deux de ses pages, dont une centrée sur l’analyse et les commentaires, ont été mises hors ligne.
L’Iran a publié de nouvelles images de la capture du pétrolier Stena Impero qui, selon lui, violaient les règles maritimes internationales.
Le Royaume-Uni a cependant exhorté l’Iran à libérer le pétrolier et a qualifié la saisie d’ « illégale ».
Source : Iran Press Watch