CSDHI – Des manifestants iraniens arrêtés lors des manifestations de novembre 2019 ont été jugés et condamnés à de lourdes peines de prison tandis que le sort de milliers d’autres reste inconnu.
L’un de ces manifestants est Milad Arsanjani, âgé de 21 ans. Il a été condamné à cinq ans de prison pour avoir participé aux manifestations nationales iraniennes en novembre 2019 contre la soudaine augmentation des prix du carburant (qui ont triplé).
La branche 1 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné le jeune homme pour « rassemblement et collusion contre l’État ».
Kianoush Jamali, 27 ans, est un autre manifestant qui a été condamné à 7 années et demi de prison.
M. Jamali a été arrêté le 19 novembre 2019 par les pasdarans de Sarallah et détenu en isolement entre 25 à 30 jours. Il a été accusé de « propagande contre l’État », de « collusion et de rassemblement contre la sécurité nationale » et d’« insulte au Guide et au président ». M. Jamali a été informé de son verdict le 4 février, au Grand pénitencier de Téhéran où il se trouve actuellement détenu.
Payam Derafshan, avocat, a également annoncé que son client de 21 ans avait été condamné à un an de prison et à 74 coups de fouet par la section 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour avoir participé aux manifestations de novembre. Il est accusé de « perturbation de l’ordre public » et de « réunion et collusion contre la sécurité nationale ».
Compte tenu du fait que le jeune homme est le seul à prendre soin de sa mère âgée, et en raison de l’absence de casier judiciaire, le tribunal a commué sa peine en trois mois et a suspendu son verdict de flagellation à condition qu’il étudie et écrit pendant six mois trois livres désignés par le tribunal.
Le sort de milliers de manifestants arrêtés lors des manifestations de novembre reste cependant inconnu. Leurs proches craignent d’être tués car ils n’ont reçu aucune information des autorités iraniennes sur leur sort et leurs conditions.
La majorité des personnes arrêtées à Téhéran seraient détenues dans la prison pour femmes de Qarchak et au Grand pénitencier de Téhéran, alias la prison de Fashafuyeh.
Certains des détenus classés comme « leaders » des manifestations se sont vu refuser une représentation légale. Dans d’autres cas, les montants de la caution ont été fixés si haut que les familles n’ont pas eu les moyens de les payer.
Mohammad Javad Kolivand, député de Karaj, a affirmé que les manifestations contre la hausse des prix du carburant avaient eu lieu dans au moins 719 régions de l’Iran le 15 novembre 2019.
Un autre député, Seyed Hossein Naghavi Hosseini, porte-parole de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère, a annoncé le 25 novembre que le nombre des personnes arrêtées lors des récentes manifestations était d’environ 7 000.
Les estimations d’Iran HRM provenant de sources officielles, des médias et internes indiquent que le nombre de personnes arrêtées est d’au moins 12 000.
Source : Iran HRM