Les bassidjis iraniens (miliciens islamistes) vont organiser à partir de vendredi des patrouilles urbaines pour assurer l'ordre et faire face aux "éléments américains", un mois après un attentat meurtrier à Shiraz, a dit un responsable iranien cité mardi par l'agence Fars.
"A la demande de la population, les patrouilles vont commencer dans les quartiers et villes du pays à partir de vendredi", a annoncé le commandant Ahmad Zolgadr, responsable des opérations des bassidjis, milice qui dépend du corps des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime.
"Les éléments des patrouilles porteront des uniformes et seront accompagnés d'un membre de la police", a ajouté ce responsable, qui a précisé que les patrouilles seront organisées dès la tombée de la nuit jusqu'à l'aube.
Les membres des bassidjis ont été impliqués en 1999 dans des affrontements violents avec des étudiants réformateurs à Téhéran.
La milice, qui rassemble des volontaires, a été constituée après la révolution de 1979 comme un corps chargé de suppléer au maintien de l'ordre et à la défense du régime à l'intérieur du pays.
Elle a notamment été utilisée dans des opérations de contrôle des identités et des véhicules dans les grandes villes jusque dans les années 1990.
M. Zolgadr a justifié le lancement des patrouilles en se référant à "l'implication d'éléments américains dans l'attentat de Shiraz (sud)", qui a fait 13 morts et quelques 200 blessés le 12 avril.
"Ces patrouilles sont une réponse ferme à ces éléments qui cherchent à créer l'insécurité dans le pays", a dit le responsable.
Le pouvoir a accusé des groupes monarchistes soutenus par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël, d'avoir organisé cet attentat contre une réunion à l'intérieur d'une mosquée à Shiraz.
Le procureur général du pays, l'hodjatolislam Gorbanali Najafabadi, a affirmé mardi que "le régime sioniste a dirigé" l'attentat de Shiraz.
"Un groupe communiquait par téléphone portable les informations au Canada et via le Canada à Israël", a déclaré M. Najafabadi, qui a ajouté que "la direction du groupe se trouvait à Machhad" dans le nord est du pays.
(AFP)