CSDHI – Somayeh Mahmoudi, députée de Shahreza et Dehaghan, a critiqué la présidence du parlement des mollahs, le Majlis, pour son point de vue sur le rôle des femmes.
Non seulement aucune femme ne siège au Bureau du Majlis, mais elles ne peuvent accéder au poste de secrétaires des 13 commissions spécialisées
« Une femme doit avoir des enfants et s’occuper des tâches ménagères. »
C’est apparemment la réponse du Bureau du parlement des mollahs aux députées qui ont protesté contre l’absence totale de femmes dans cet organe tout comme dans les commissions spécialisées.
Somayeh Mahmoudi, députée de Shahreza et Dehaghan, a déclaré que non seulement il s’agit de l’avis du Bureau, mais que les femmes ont été empêchées de se présenter à la fonction de secrétaire des commissions spécialisées.
Le parlement compte 13 commissions spécialisées, dont les secrétaires ne sont pas nécessairement des députés mais sont choisis parmi le personnel du parlement. Le dernier parlement a instauré un examen de sélection pour les secrétaires et – en théorie – la possibilité pour tout le personnel d’avoir le droit de se présenter à ce poste.
Mais après les nominations de secrétaires cette année, Somayeh Mahmoudi a annoncé que les candidates avaient été retirées de l’examen.
« Le conseil d’administration a pris la décision de modifier la position des secrétaires des commissions », a-t-elle déclaré. « Tous les employés du Parlement ont été invités à participer à l’examen destiné à élire les secrétaires. Un certain nombre d’employés actifs se sont inscrits à l’examen, dont 40 femmes. Le jour de l’examen, elles ont été interdites d’accès.
« En tant que femmes, nous nous sommes plaintes de cette méthode et nous avons entendu les membres du bureau dire que « parce que les femmes ont des enfants, elles ne peuvent pas travailler comme secrétaires. » »
Mahmoudi a fait valoir que ces déclarations vont à l’encontre des politiques de formation, de consolidation et d’excellence de la famille, car elles donnent à une femme le sentiment qu’avoir un enfant l’éloignera de la société. En conséquence, les fondements de la famille seront affaiblis.
La réaction des dirigeants du Parlement
Mohammad Hossein Farhangi, porte-parole du Bureau, a été le premier membre du panel à répondre à Mahmoudi :
« Actuellement, une députée est active en tant que porte-parole de commission, et cette réflexion n’existe pas au sein de ce parlement », a-t-il déclaré, affirmant qu’il n’y avait pas de consensus sur l’absence de femmes parlementaires dans ces espaces. « Si aucune autre femme ne siège au Bureau, c’est parce qu’elle ne s’est pas présentée aux élections du Bureau ou n’a pas été élue par les autres membres. »
« Au cours de cette période, contrairement aux mandats précédents, nous avons eu trois fois plus de demandes d’adhésion à la commission de l’article 90 (le groupe chargé de superviser les plaintes concernant le fonctionnement du Majlis) qu’au Bureau », a déclaré Rouhollah Motefaker-zadeh, qui fait également partie de la présidence.
« Nous avons dû voter pour élire les membres du Bureau. Finalement, sur la base de la décision de la présidence, huit personnes ont été élues, et nous avons voté en faveur de la seule candidate féminine qui voulait en faire partie. »
Massoud Pezeshkian, le député de Tabriz, a déclaré : « La direction soutient sincèrement la formation d’une commission femmes et familles. Par conséquent, la vision du Parlement sur les femmes est celle de la dignité, il n’y a pas de vision sexuée des femmes au Parlement, et nous mettons l’accent sur l’égalité des sexes. »
Les chiffres révèlent une vérité incontestable ; les femmes sont des spectatrices au Majlis
Sur les 279 membres actuels du 11e Majlis, 17 sont des femmes. Bien que certaines comme Somayeh Mahmoudi, Effat Shariati, Zohreh Elahian et Hajar Chenarani, aient exercé plusieurs mandats, aucune n’a jamais été nommée au Bureau, qui reste exclusivement masculin.
C’est également le cas, dans une certaine mesure, des commissions spécialisées. Aucun de ces groupes n’a de présidente ou de vice-présidente. Sur les 60 députés ayant des rôles dans les commissions spécialisés, seules quatre femmes détiennent des titres officiels comme Zahra Sheikhi, par exemple, qui a été élue présidente de la commission de la Santé.
Dans la partie administrative du Parlement iranien, aucune femme n’a été choisie par le président Mohammad Baqer Qalibaf pour siéger parmi les directeurs. Qalibaf a nommé au moins dix cadres parlementaires à la direction depuis sa prise de fonction, mais aucune femme.
Source : IranWire