Iran Focus, Téhéran, 23 avril – Dans une tentative d'écraser les émeutes qui durent depuis une semaine à Ahwaz, les pasdarans, gardiens de la révolution, ont exécuté dans la rue plusieurs adolescents qui avaient manifesté dans la rue, selon des témoins oculaires.
Les pasdarans ont arrêté des manifestants dans les rues de la ville et les ont fusillés sous les yeux de tous pour terroriser la population et mettre fin au soulèvement qui secoue la province du Khouzistan. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants depuis des hélicoptères tournant au-dessus de la ville selon ces informations.
Un enfant de cinq ans est mort écrasé par un des transports de troupes blindés des pasdarans qui sillonnent la ville depuis le début des émeutes il y a une semaine.
Les forces de sécurité ont utilisé tellement de gaz lacrymogènes et d'agents toxiques que les hôpitaux ont été inondés de patients se plaignant de graves problèmes respiratoires. Les troupes du pouvoir ont mené des rafles dans les hôpitaux pour arrêter les patients qu'ils accusent d'avoir manifesté.
Des combats violents paralysent la province depuis vendredi, quand les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation hostile au pouvoir dans la ville d'Ahwaz.
Ahwaz avait alors été placée de facto sous la loi martiale après que des manifestations contre le pouvoir aient conduit à des affrontements sanglants entre les habitants et les forces de sécurité.
Une contre-manifestation orchestrée par le pouvoir vendredi a reçu un accueil glacial de la population locale. Même les habitants non arabes d'Ahwaz se sont tenus à l'écart de cette marche menée par les mollahs et les autorités officielles. La télévision d'Etat a montré des scènes du cortège déployant de large bannière accusant « les Etats-Unis, Israël et les Monafeghines » du soulèvement. Le mot Monafeghines, ou hypocrite, est le terme utilisé par le pouvoir pour désigner les Modjahedines du peuple d'Iran, le principal groupe d'opposition iranien.
Le quotidien semi officiel Djomhouri Eslami écrivait dans son éditorial aujourd'hui que « nous ne devons pas ignorer le rôle séditieux joué par les Monafeghines dans les événements d'Ahwaz ».
Le procureur général de cette ville, Amir Khani, a déclaré aujourd'hui que cinq personnes sont détenues par le ministère des renseignements, accusées d'avoir déclenché les affrontements qui continuent dans plusieurs quartiers. Il a également annoncé l'arrestation de 59 autres personnes impliquées dans les affrontements d'Ahwaz, par les organes de sécurité et de renseignements.
Depuis le début des événements au Khouzistan, 62 habitants ont été tués et plus de 1000 arrêtés.